L’aéroport Charles De Gaulle [Hyperlieux – Roissy]

Par Selma Chhaiouine et Alya Alexandre –  1ère ES 15, lycée Lyautey, Casablanca

L’aéroport Roissy-Charles de Gaulle est le second aéroport européen pour les passagers derrière Londres-Heathrow et devant Francfort. Il se situe en Île de France à une vingtaine de kilomètres au Nord-Est de Paris et représente une des pièces maîtresses du réseau des transports français. C’est aussi l’un des principaux pôles de croissance et de création d’emplois en île-de-France avec environ 234 700 salariés.

Inauguré en 1974, cet aéroport à été construit 13 ans après celui d’Orly du fait de l’augmentation du trafic aérien. L’aéroport de Roissy a donc été agrandi au fil tu temps avec l’ajout d’autres terminaux qui montrent son expansion spatiale et son attractivité. Cette évolution va de pair avec une urbanisation croissante du site. L’aéroport est placé entre deux communes (Roissy-en-France et Le Mesnil-Amelot) et s’étend sur une superficie de 3 200 ha. On dit qu’il s’agit d’une ville dans la ville tant sa superficie est importante.

Roissy Charles de Gaulle est aujourd’hui un Hub aéroportuaire de dimension mondiale, c’est-à-dire une plaque tournante d’une compagnie aérienne qui concentre sur un aéroport l’essentiel de ses vols et correspondances. En effet, Roissy est un aéroport international qui connecte  des espaces d’échelles nationale et mondiale et réalise donc des vols à courte distance (Bordeaux), des moyen-courriers (Casablanca) et long-courriers (Tokyo).

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L’aéroport Roissy-Charles de Gaulle est-il un hyper-lieu ?

Tout d’abord qu’est ce qu’un hyper-lieu ?

Les cinq critères pour savoir si un espace est un hyper-lieu sont d’après le géographe Michel Lussault :

  • L’intensité d’un espace dense et divers : « Le premier, c’est le regroupement d’activités et surtout l’intensité de ce regroupement. »
  • L’hyper-spatialité : « Les hyper-lieux sont des lieux où les individus assemblés et les choses assemblées sont toujours susceptibles d’être connectés à d’autres via les réseaux mobilitaires et télécommunicationnels »
  • L’hyper-scalarité : « Ces lieux jouent sur toutes les échelles en même temps » (du local au global)
  • Un espace d’expériences partagées
  • Un lieu d’affinités

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Derb Ghallef, la Silicon Valley marocaine ? [Hyper-lieux – Casablanca]

Par Hamza Kamil, Yousra Khazari, Olaya Kettani – Élèves de Seconde 9 – Lycée Lyautey, Casablanca

Derb Ghallef, petit historique

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Comment le quartier de Derb Ghallef a-t-il vu le jour ? Un campagnard surnommé Ghallef Amine (« représentant ») possédait de vastes terrains à l’endroit où se trouve actuellement le quartier. À sa mort, en 1905, son héritage est morcelé et la parcelle est partagée entre six héritiers.

Pendant la Première Guerre mondiale, l’un des héritiers, Mohammed Zemmoûri, commence à louer à des Marocains des lots de 36 m², avec droit de jouissance.

À la fin de 1919, 52 maisons sont déjà construites. Les services municipaux interviennent alors et font ordonner leur démolition par le tribunal du Pacha en 1920. Cette zone étant réservée pour les futures habitations des Européens. Mais l’arrêt n’est pas exécuté et les constructions reprennent : en 1921, elles se comptent par centaines.

Les habitants du quartier travaillent les jours fériés des Européens et la nuit pour échapper à la surveillance des autorités du Protectorat. Et, malgré les procès-verbaux et les amendes, les constructions continuent. En 1922, le Derb est intégré au plan d’aménagement du quartier dit du Plateau ; en contrepartie, les « propriétaires » s’engagent à ne pas élever de nouvelles bâtisses et à céder gratuitement à la ville les terrains correspondants aux voies du Plan. Cette convention n’est pourtant pas appliquée par les propriétaires et les locataires : ils ne cèdent pas le terrain pour les voies et certaines rues deviennent mêmes des impasses.

En fait, les constructions ne vont s’arrêter qu’une fois atteintes les limites du terrain initial, c’est-à-dire vers 1930. C’est ainsi qu’est né le quartier de Derb Ghallef qui est connu aujourd’hui dans tout le Maroc et dans l’Europe entière via la diaspora marocaine.

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Derb Ghallef, site et situation

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Source : My MOracle – WordPress.com

Situé dans un quartier populaire de Casablanca, sur un grand terrain vague, le marché de
Derb Ghallef est célèbre dans tout le Maroc pour ses produits électroniques et ses contrefaçons. Un baladeur MP3, un logiciel, un jeu vidéo, un téléphone, une console dernier cri ? Vous le trouverez forcément à Derb Ghallef. Ce lieu est connu dans tout le Maroc et bien au-delà pour tous les films piratés que l’on y trouve à 5 dh (0.5 €). Mais le lieu ne regorge pas seulement de boutiques d’électronique, il y a aussi des bouquinistes, des restaurants et des boutiques de vêtements ! Le lieu est célèbre au-delà de Casablanca et du Maroc grâce à plusieurs sites internet et à certains guides touristiques qui mentionnent cet endroit surnommé « la silicon valley marocaine ».

 

Après avoir rappelé l’histoire et préciser la localisation de ce quartier atypique de Casablanca, on peut se demander si cet espace relève de la catégorie des hyper-lieux. Selon le géographe Michel Lussault, un hyper-lieu doit répondre à cinq critères :

  • L’intensité d’un espace dense et divers : « Le premier, c’est le regroupement d’activités et surtout l’intensité de ce regroupement. »
  • L’hyper-spatialité : « Les hyper-lieux sont des lieux où les individus assemblés et les choses assemblées sont toujours susceptibles d’être connectés à d’autres via les réseaux mobilitaires et télécommunicationnels »
  • L’hyper-scalarité : « Ces lieux jouent sur toutes les échelles en même temps » (du local au global)
  • Un espace d’expériences partagées
  • Un lieu d’affinités

Considérant ces critères, le quartier de Derb Ghallef peut-il être défini comme un hyper-lieu ?

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La place Jamaa El-Fna [Hyper-lieux – Marrakech]

Par Meï Pham et Kawtar Nciri – Élèves de Seconde 7 – Lycée Lyautey, Casablanaca

Les origines de la place Jamaa El-Fna

Depuis la fondation de Marrakech, les textes historiques ont fait référence à la place Jamma El-Fna. Les origines de la place sont obscures et remontent loin dans le temps. Lorsque celle-ci devient la capitale d’un empire qui s’étend jusqu’en Andalousie, Jamaa El-Fna se transforme en espace culturel, un lieu de brassage, d’échanges réputé pour ses activités festives et commerciales.

Entre le XII et le XIVe siècle, la place était une rahba, un vaste espace situé dans les environs de la mosquée de la Koutoubia. Auparavant, des peines étaient infligées publiquement dès le XIIe siècle sur cette place. Des défilés et parades étaient par ailleurs organisés au départ et lors du retour des armées.

La place Jamaa el-Fna est l’un des symboles de Marrakech depuis la fondation de la ville ; elle est aujourd’hui, l’un des principaux espaces culturels de la ville ocre. Inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité depuis 2008 et au patrimoine mondial par l’Unesco depuis 1985, elle offre une concentration exceptionnelle de traditions culturelles et populaires s’exprimant à travers l’art et la religion.

La place se situe à l’entrée de l’ancienne ville, la Médina et regroupe divers restaurants et bâtiments. Les activités commerciales et les divertissements donnent vie à cet endroit emblématique de la ville.

Pouvons-nous considérer la place Jamaa El-Fna comme un hyper-lieu ?

Selon le géographe Michel Lussault, un hyper-lieu doit répondre à cinq critères :

  • L’intensité d’un espace dense et divers : « Le premier, c’est le regroupement d’activités et surtout l’intensité de ce regroupement. »
  • L’hyper-spatialité : « Les hyper-lieux sont des lieux où les individus assemblés et les choses assemblées sont toujours susceptibles d’être connectés à d’autres via les réseaux mobilitaires et télécommunicationnels. »
  • L’hyper-scalarité : « Ces lieux jouent sur toutes les échelles en même temps » (du local au global).
  • Un espace d’expériences partagées
  • Des lieux d’affinités

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Derb Omar [Hyper-lieux – Casablanca]

Par Serine Mgouni Idrissi et  Othmane El Kahlaou – Élèves de Terminales S, 2018 – Lycée Lyautey, Casablanca

À l’encontre des analyses qui voient le monde comme un espace de plus en plus uniforme et indifférencié, le géographe et anthropologue Michel Lussault oppose le concept d’“hyper-lieux”. Pour ce chercheur, ce sont des endroits où convergent les individus, les activités matérielles et immatérielles comme des concentrés de mondialisation dont l’intensité des interactions sociales en font des « hyper-lieux ».  Différentes échelles allant du local au global y entrent en collision ce qui fait de ces lieux des espaces pleinement intégrés à la mondialisation.

Afin de pouvoir être défini comme étant un hyper-lieu, chaque espace doit répondre à cinq critères :

  • L’intensité d’un espace dense et divers : « Le premier, c’est le regroupement d’activités et surtout l’intensité de ce regroupement. »
  • L’hyper-spatialité : « Les hyper-lieux sont des lieux où les individus assemblés et les choses assemblées sont toujours susceptibles d’être connectés à d’autres via les réseaux mobilitaires et télécommunicationnels »
  • L’hyper-scalarité : « Ces lieux jouent sur toutes les échelles en même temps » (du local au global)
  • Un espace d’expériences partagées
  • Un lieu d’affinités

Considérant ces critères, le quartier de Derb Omar peut-il être défini comme étant un hyper-lieu ?

 

Derb Omar qu’est-ce que c’est ?

Depuis les années 1920, le quarter de Derb Omar, situé au centre de Casablanca, concentre une grande partie des échanges commerciaux qui ont lieu dans le pays, puisqu’il s’est imposé comme la plus importante centrale d’achat au Maroc. Qu’ils soient grossistes ou particuliers, tous s’y rencontrent et font de ce quartier emblématique le cœur économique de la ville. Malgré les aléas socio-économiques, le quartier affiche toujours une bonne santé et ce, en raison de sa capacité d’adaptation spectaculaire aux évolutions de son environnement. Cela ne l’empêche d’ailleurs pas de conserver depuis ses 140 ans d’existence son mode de fonctionnement traditionaliste et souvent archaïque. En effet, les générations de négociants s’y sont perpétuées de père en fils. Les méthodes de gestion ont un peu évolué mais le fond qui fait son succès est resté le même. À l’heure des zones de libre-échange, de la libéralisation et de l’ouverture des frontières, Derb Omar, en plein cœur de Casablanca, se positionne comme une plaque tournante de la distribution au Maroc. On y trouve un peu de tout : de l’alimentaire au tissu en passant par le prêt-à-porter, l’électroménager, la vaisselle et bien d’autres choses encore. C’est ainsi que le passé et le présent s’y mêlent parfaitement, aussi bien dans la foule de passants et dans l’animation de ses 2300 boutiques que dans ses galeries et le va-et-vient incessant des charretiers.

Est-il un lieu qui présente un regroupement d’activités ?

Derb Omar est un lieu riche de par la diversité des activités qu’il regroupe. En effet, on retrouve des produits de toute nature, notamment manufacturés, par exemple des bibelots, des meubles, mais aussi des cosmétiques et des produits alimentaires. Tantôt étalées en vrac sur une bâche à même le sol, tantôt organisées par type sur des étals aux tailles variables, les marchandises importées offrent une grande variété.

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Peut-il être qualifié d’hyper-spatial ?

Les commerces et les personnes sont sans cesse connectés via des réseaux mobilitaires, via leurs smartphones, mais aussi par les routes comme peuvent en témoigner les nombreux camions de marchandises que nous avons croisés. Les conteneurs arrivent d’Europe et principalement d’Espagne, de Chine, de Turquie, puis sont redirigés vers le port de Casablanca, non loin de Derb Omar. On retrouve aussi de nombreux entrepôts où sont stockées des marchandises qui arrivent du Maroc, d’Asie (Chine, Corée, Vietnam, Thaïlande) et de Turquie comme en témoignent les indications sur les cartons. Lors de notre rencontre avec un commerçant chinois du quartier, il nous a informé que ses produits provenaient de la province de Fujian.

Peut-il être qualifié d’hyper-scalaire ?

Derb Omar est un espace jouant sur toutes les échelles, qu’elle soit locale, comme les transactions qui s’y déroulent ou internationale comme les livraisons de marchandises qui proviennent de régions parfois très éloignées notamment Fujian. Mais tous les commerçants rencontrés ne se fournissent pas à Casablanca. Il y a également un important approvisionnement local et régional comme celui en provenance de l’usine de textile de Tadla dans la province de Beni Mellal et, plus loin encore, Marrakech et Fès, réputées pour la fabrication de chaussures de bonne qualité. D’autres s’approvisionnent directement à Beni Ansar, une ville portuaire du Nord-Est du Maroc, non loin de Nador et dont les marchandises transitent par l’enclave espagnole de Melilla (produits de contrebande).

Peut-il être qualifié d’espace d’expériences partagées ?

Ce n’est pas à proprement parlé un espace d’expériences partagées car les personnes qui s’y rendent ne partagent pas la même expérience (acheteurs/vendeurs). De plus, on ne trouve pas de gens en train de faire des selfies pour ensuite les diffuser. Néanmoins, on peut se demander si les vendeurs d’hier (dans les souks) ne partagent pas une même expérience, celle de la vente, avec les nouveaux commerçants chinois qui sont désormais implantés dans ce quartier. Aujourd’hui, il semble être devenu un véritable lieu d’expériences partagées avec des évènements culturels tels que les festivités du nouvel an chinois qui ont été un divertissement partagé pour toutes les personnes à Derb Omar.

Peut-il être qualifié de lieu d’affinités, espace de familiarité avec autrui ?

Dans le sens où les gens qui s’y trouvent ont un but commun, l’achat ou la vente de biens de consommation, Derb Omar peut-être qualifié de lieu d’affinités. Bien que le rapport soit avant tout commercial, on trouve une certaine familiarité dans cet échange lié à la culture de négociation marocaine. En effet, l’achat se transforme souvent en débat familier, ponctué la plupart du temps par une poignée de main chaleureuse. Très souvent, un verre de thé est proposé par le vendeur, et ce, qu’il y’ait eu vente ou pas. Les acheteurs quant à eux témoignent les uns envers les autres d’une solidarité typique avec des répliques allant du « baisse encore un peu, c’est un chic type » au « c’est mon cousin, fais lui un bon prix » en passant par le « c’est la première fois qu’il vient, fais en sorte qu’il repasse ». C’est ainsi qu’au Maroc de manière générale, et à Derb Omar plus que nulle part ailleurs, un achat tourne-t-il bien souvent en un véritable moment créateur de lien social, d’une familiarité particulière et ce, aussi bien pour l’acheteur de passage que pour le vendeur aguerri.

 

Source de la carte et des graphiqes : Casainvest

 

 

Le rond-point de Dien Bien Phu [Hyper-lieux – HCMV]

Par Jessy Pham, Quynh Nga Phung et Jacques Renaud – Terminales ES, 2018

Si autrefois la Terre était ronde, aujourd’hui le monde est plat selon Thomas Friedman. Ce changement de la perception du monde perçu comme « plat » résulte de la révolution numérique comme les logiciels, les télécommunications et les services. En effet, les frontières géopolitiques et les barrières économiques du protectionnisme se présentent de moins en moins comme des obstacles. En outre, l’essor économique est en train de prendre une nouvelle ampleur, l’une des premières forces qui influence notre vie quotidienne. Dans la même optique, le géographe Michel Lussault propose une réflexion sur la mondialisation, notamment à travers une approche sociale. Dans son ouvrage, il développe le concept d’hyper-lieux en s’interrogeant sur la spécificité des lieux mondialisés. Un hyper-lieu ici est définit comme un endroit qui fonctionne sur toutes les échelles politiques et sociales, regroupant également une diversité de personnes. Intéressés par ce nouveau concept contemporain, nous avons choisi le rond-point de Dien Bien Phu à Ho Chi Minh ville comme étude de cas. Il s’agit de comprendre si ce lieu correspond aux 5 critères qui définissent les hyper-lieux.

La localisation

Si un rond-point se définit comme une place circulaire où convergent plusieurs allées, il permet d’aboutir à plusieurs routes et rues. De ce fait, le rond-point de Dien Bien Phu est un lieux très fréquenté par la population saigonnaise. Une partie de la population doit passer ici au moins 2 fois par jour, du domicile jusqu’au lieu de travail et vice versa. Le rond-point relie des rues telles que Nguyen Binh Khiem, Hoang Sa et le prolongement de la route Dien Bien Phu après avoir passé le pont du même nom.

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La population et la fréquentation du lieu

Autour du rond-point, nous avons remarqué les chaînes de fast food Poppeyes et Mcdonald. Le Mcdonald qui se trouve juste devant le rond-point n’est pas trop un lieu fréquenté par la population, en tout cas pas pendant les jours de la semaine au contraire du week-end. Nous avons seulement remarqué quelques entrées de moto. En outre, l’utilisation service de drive thru est absent. Cela s’explique par la culture vietnamienne qui met en avant le dîner en famille au domicile. C’est aussi une manière de faire des économies surtout pour la classe moyenne. Devant l’entrée du Mcdonald, on observe également des taxis alignés l’un à côté de l’autre en attendant que les clients sortent un par un. Nous n’avons remarqué aucun étranger, sûrement parce que manger du fast food en étant touriste ne présente pas beaucoup d’intérêt et que le quartier est hors des circuits traditionnels. En complément des taxis, les « xe om », les fameux taxis mot, ont attendeu patiemment pendant les 2 heures qu’a duré notre sortie, avec un succès limité.

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