Petit bilan numérique

Le portable de salle sous GNU/Linux et la tablette Wacom

Démarré il y a un an, le travail collaboratif déjà présenté ici et se poursuit et se diversifie, tant en volume qu’en fonctionnalités. En volume tout d’abord puisque l’ensemble de mes classes est concerné, quoi que selon des modalités variables. En lycée le noyau reste le fichier Google doc, où le cours est noté par plusieurs élèves, en synchrone donc, ce qui se différencie par exemple de l‘expérience de F. Jourde. Il se confirme que, autant Twitter et Diigo ne suscientent que peu d’intérêt, autant l’adoption de GDoc est aisée et virale. Très vite, cet outil est importé dans d’autres disciplines et largement usité pour préparer des exposés par exemple. On a même vu le cas d’un Gdoc servir de mur d’information pour échanger des nouvelles avec une élève partie en cours d’année. En l’absence d’ENT permettant le stockage de fichiers, les dossiers (« collections ») servent à accueillir d’autres documents. Il est toutefois confirmé qu’il faut limiter le nombre d’élèves travaillant en synchrone à 4-5, sous peine d’ambouteillage ou de comportement passif. En 1ères, il faut ainsi faire tourner les participants volontaires, ou les aiguiller vers d’autres tâches (cf plus bas sur les tablettes).

Pronote et Vinagre sur des bureaux virtuels différents

Depuis un mois, les 6e ont eux aussi un cours en ligne. Jusqu’alors chaque élève, à tour de rôle, avait en charge le « cahier commun », qui sert de référence et responsabilise. Mais, conservé au lycée, son accès n’est pas si facile. Voilà pourquoi un 2e secrétaire note le cours dans un article du blog, protégé par mot de passe. Les documents iconographiques, telles les cartes, sont préparés à l’avance sur le portable de la salle et son traités avec Gimp ou Gpaint. La classe travaille heureusement très bien en autonomie, ce qui permet de venir accompagner le secrétaire numérique. Mais des élèves motivés se placent désormais de part et d’autres de la machine pour apporter leur soutien et leur expertise à ceux qui s’y collent pour la première fois ! À ce train, une autonomie satisfaisante sera vite atteinte. Cet exercice demande tout de même 10 bonnes minutes de préprartion de salle pour ne pas perdre de temps : récupérer le portable, ouverture du PC du bureau, vérification du calibrage du TBI, identification sur Pronote, ouverture du portable, liaison distante entre les deux (cf plus bas), identification sur le blog et ouverture de l’article de la leçon, préparation des éventuels documents.

Le trio portable/tablette/smartphone

Cela nous amène à parler du matériel. Les lycéens sont vivement invités à amener ordinateurs, tablettes et smartphones. Outre le TBI, la salle est désormais dotée d’un portable que j’ai passé sous LinuxMint 11, enrichi d’une tablette graphique Wacom, marque bien connue pour sa compatibilité avec le noyau Linux, et fort utile pour la réalisation de schémas. L’ordinateur de bureau, mu par une robuste Ubuntu 10.04, est en connexion (VCN) avec le portable. Concrètement, on peut basculer l’affichage du portable sur le TBI, pour voir ce que l’élève réalise, et intervenir directement dessus. En général j’ouvre une instance avec Vinagre, placé ensuite en attente sur l’un des bureaux virtuels. Quant à Pronote, il tourne avec Wine. Des netbook 10″ peuvent également être mobilisés. C’est à mon sens le meilleur outil qui soit car il est compact et donc facile à transporter, et il répond à toutes les tâches utiles.

Prise de note par carte mentale sur tablette

Autre produit intéressant et d’actualité, la tablette. Côté enseignant l’Archos 70b Reader, acheté environ 200 $ il y a quelques mois, n’est pas une bête de course mais remplit son rôle : lecture du cours, suivi de l’actualité et de la curation, notamment via Twitter, lors des pauses. Chez les élèves, on aura aperçu 2 iPad, une galaxy Tab 7″ de 1ère génération, et, tout récemment, un Kindle Fire. Qu’on soit en 10 ou 7′, la productivité sur un Google Doc laisse cependant perplexe. En revanche, cela permet de suivre l’évolution de la prise de note  collaborative, et on peut apporter là un complément d’activité, sous la forme de cartes mentales ou de schémas, qui sont ensuite intégrés dans la « collection » de classe.

Restent les smartphones. La prise de note relève bien sûr de l’expérience pittoresque, mais en revanche ils peuvent servir pour des recherches ponctuelles d’informations. Toutefois, la meilleure utilité que je vois et de permettre de suivre la prise de note colaborative, notamment pour les élèves en difficulté avec la langue française. Sans recopier ce qui se fait, il peuvent ainsi saisir le vocabulaire utilisé et la structure des phrases.

Plan de salle

L’équipement de classe est complété par un clavier et une souris sans fil. L’enseignant peut ciculer dans la classe en gardant le contrôle de l’ordinateur de bureau, notamment pour venir en soutien à un élève envoyé faire un exercice sur le TBI. Mais cette tâche peut aussi être confiée à d’autres élèves qui se transmettent facilement ces outils. Enfin, une webcam permet, grâce à Cheese par exemple, de visualiser des documents ou des exercices d’élèves : c’est fondamental par exemple en correction de croquis pour exercer l’esprit critique. La quête de l’aménagement idéal de la salle se poursuit avec actuellement uns structuration permettant la mise en place de 2 pôles de regroupement, pratiques pour le travail de groupe, et d’un fil d’étirement en U facilitant la circulation.

TBI sous Ubuntu - affichage du Google doc saisi sur le portable

Rappelons que tous les logiciels utilisés durant les cours sont libres : chaque élève peut donc les télécharger et les réutiliser hez lui, par exemple pour réexploiter les documents élaborés en cours, comme un fichier Gimp par exemple. Le Libre remplit ici parfaitement son rôle en proposant des outils accessibles, fonctionnels et résistants. L’Ubuntu 10.04 commence un peu à vieillir mais reste fiable. Peut-être tiendra-t-elle jusqu’à la fin de l’année où on passera à la nouvelle LTS (la 12.04), sans souci d’ailleurs puisque des tests avec 11. 10 montrent la parfaite prise en charge du tactile. Avec l’outil de calibration, le logiciel de TBI Sankore et le clavier virtuel Onboard, on dispose de toute la panoplie logicielle nécessaire pour tirer le meilleur parti du TBI Smartboard. Signe encourageant, ce premier trimestre a été marqué par l’apparation d’un Macbook tournant sous Ubuntu 11.10 – sans complexe ! – et d’une nouvelle demande d’installation de GNU/Linux sur un portable d’élève.

Un usage de G+ : carte mentale d'élève corrigée

Enfin, nous nous aventurons sur le terrain des réseaux social. Le choix s’est porté naturellement sur Google+ dans la mesure ou Gdoc est déjà utilisé. On n’oubliera pas toutefois de bien expliquer que cette concentration d’activité dans les mains d’un service externe n’est pas satisfaisante. Mais il s’agit bien d’un début d’expérimentation et je regarde aussi du côté de Diaspora* en attendant des retours d’expérience.

Expérience de prise de note collaborative – premier bilan

Entamée il y a une dizaine de jour, l’expérience de prise de note collaborative en terminale commence à prendre son rythme de croisière. Que peut-on constater ?

1. Des initiatives, des innovations

Les élèves ont rapidement pris l’outil en main pour s’en servir de manière dynamique. Après des premiers pas où chacun se jetait sur le fil du cours, les tâches se répartissent assez bien : certains suivent directement, le fil, d’autres corrigent un peu en amont ; et les rôles changent spontanément. De plus, ils ont su en faire un document très réactif. Ainsi ce schéma, scanné et inséré le soir même du cours :

Ou alors ceux-ci, réalisés durant la leçon avec l’éditeur de dessin :

J’ai pu également insérer des documents fabriqués en cours (en l’occurrence ici un schéma réalisé, en phase de test, avec Sankore 3.1 et une tablette graphique), ainsi qu’un complément d’information :

2. L’implication des élèves

Les élèves qui prennent les notes sont évidemment les plus actifs en terme d’élaboration. Mais l’historique des modifications montre que ceux qui continuent à prendre des notes sur le cahier interviennent aussi parfois hors temps de cours.

Auprès des élèves, il faut bien insister sur le fait que chacun joue le rôle qui lui convient le mieux : prise de note, correction a posteriori, mise en forme. Il est en effet important de se sentir à l’aise avec l’outil et le regard des autres.

3. Points importants

L’expérience fonctionne tant que le nombre d’élèves au travail sur le document n’est pas trop important. Au delà de 5, il y a un fort risque d’inactivité de certains participants. En cas de forte mobilisation, on pourrait imaginer de créer des groupes de travail indépendants. Pour l’heure, nous avons fait le choix d’organiser un roulement au niveau de la prise de note sur ordinateur de manière à conserver un document unique.

Reste ensuite à étudier comment le document sera exploité pour les révisions du devoir. Ce sera l’objet d’un prochain billet.

Expérience de prise de note collaborative

Depuis quelques jours nous expérimentons en terminale ES une méthode de travail collaborative, qui fait suite à une demande de quelques élèves d’utiliser leurs ordinateurs portables pour prendre le cours. L’idée est évidemment intéressante mais doit répondre à un certain nombre de précautions, notamment l’année du bac :

  • ne pas perdre de temps
  • ne pas faire d’erreurs ou rater des parties de leçon
  • continuer à faire tous les exercices de préparation à l’examen dans les conditions de celui-ci, c’est-à-dire sur papier
  • reposer sur le volontariat uniquement

D’où l’idée de réaliser une prise de note collaborative sur un document unique. J’ai donc créé un fichier texte dans Google Doc, accessible en ligne en permanence pour les utilisateurs définis, à savoir les élèves intéressés par le projet (et qui ont pour l’occasion ouvert un compte Gmail). Ce document commun est élaboré en deux temps :

  1. durant le cours certains élèves se connectent avec leur portable ou un EEEpc du lycée et travaillent en même temps sur le document ; d’autres continuent de prendre de notes dans leur cahier
  2. hors cours, le document est corrigé, mis en page amélioré par tous ceux qui le souhaitent.

L’enseignant, maître du document, peut suivre l’évolution du travail et intervenir à toutes les étapes ; il a donc ainsi la possibilité, au moins dans un premier temps, de vérifier que la prise de note est correcte ; il peut aussi enrichir le texte de documents vus en cours et de copies d’écrans d’activités réalisées (avec le tbi par exemple) :

[document réalisé avec Inkscape ; ressoures Openclipart]

Il y a aussi une zone de chat qui permet d’échanger rapidement des questions/réponses.

Les finalités du document sont alors multiples :

  • avoir une référence pour corriger sa propre prise de note sur son cahier
  • avoir une base pour construire des fiches de révision, manuscrites ou numériques
  • l’imprimer pour avoir un cours complet
  • réviser la leçon à la maison
  • réviser la leçon sur un support mobile comme un ordinateur portable ou un smartphone (cette dernière idée est encore en test).

C’est aussi intéressant pour les élèves absents :

  • pour suivre le déroulement du cours en direct s’ils peuvent se connecter
  • pour récupérer le cours en revenant en classe

Globalement l’interface de Google Doc ne pose pas de problème :


Reste qu’il faut s’assurer d’un accès wifi, la disposition de la salle informatique n’étant pas adéquate.

Il y a pour le moment de l’enthousiasme et les élèves s’approprient rapidement cet outil. Il faudra ensuite bien évaluer l’exploitation du travail réalisé.