Mobilités, flux et réseaux de communication dans la mondialisation [1ères L/ES – G2.4]

I. Roissy hub mondial (edc)

Ce diaporama a été initialement réalisé en juin 2011 et mis à jour en 2013. Toutefois, je n’ai pas retouché au schéma final qui mentionne donc toujours l’usine PSA. Il faudra travailler avec les élèves sur la fermeture du site et son devenir.

Les vidéo

L’inauguration de Roissy

FEDEX

L’organisation via Scribblemaps.

Note : travailler avec Scribblemaps est devenu compliqué. On aura peut-être intérêt à utiliser les outils de croquis de Geoportail ou Cartograf.

II. Un territoire connecté

1. Les mobilités

Cette partie peut être introduite par les migrations pendulaires de travail et un exemple concret, celui de l’expérience de Jean Chauvet. On utilise ici un article paru dans le blog Terminus Pavillon.

Jean Chauvet et la malédiction du RER

Statistiques officielles de la RATP et de la SNCF. RER A : un million de voyageurs par jour ; RER B : 800.000 voyageurs par jour ; RER C : 500.000 voyageurs par jour ; RER D : 600.000 voyageurs par jour; RER E: 300.000 voyageurs par jour.

Dont Jean Chauvet et c’est là son drame quotidien.
– Je vous le dis sincèrement : j’ai 59 ans, j’aime mon travail mais je compte les mois qui me rapprochent de la retraite, uniquement pour ne plus avoir à prendre le RER A chaque matin. Je craque, j’en ai marre. J’aurais dix ans de moins, je crois que je partirais d’ici pour ne plus avoir à subir ça.

Jean Chauvet travaille dans une grande banque, à la Défense, mais gare aux idées reçues. Il n’est pas un grand ponte ou un trader à bonus, juste un cadre moyen spécialisé dans la logistique. Il « gagne correctement » sa vie mais n’a pas de yacht ou de pied-à-terre à Saint-Trop’, juste un camping-car avec lequel il s’évade dès qu’il le peut. […]

Jean Chauvet vit à Sucy-en-Brie, dans un pavillon de 130 mètres carrés, situé dans un lotissement organisé en impasse, donc tranquille. Il a fait construire en 1997. La maison comporte quatre chambres et un salon en bois massif. Sur un meuble, une pendule scande chaque demi-heure d’un discret carillon, comme pour rappeler à son propriétaire que son quotidien est devenu largement une lutte contre la montre, en grande partie par la faute du RER.

C’est pourtant ce moyen de transport qui l’a convaincu de s’installer dans la commune, il y a vingt-quatre ans. Jean Chauvet venait d’être muté de la région nantaise. « Je n’avais pas très envie de venir en région parisienne. » Les bureaux étaient alors à Auber, sur la ligne A. C’est donc sur cet axe qu’il a mené ses recherches. Il a trouvé comme un air de province à Sucy, une ville dans ses prix, s’y est installé avec ses deux enfants et sa femme qui attendait le troisième.

Porte à porte, cela faisait moins d’une heure le matin, moins d’une heure le soir. « Je trouvais cela raisonnable pour Paris. » Tranquillement assis avec un bouquin, cela passait finalement assez vite.

1. En utilisant un globe virtuel, localisez Sucy en Brie et décrivez le paysage. Qu’en déduisez vous sur le cadre de vie ?

2. À l’aide d’un plan du réseau RER, expliquez pourquoi a priori J. Chauvet se trouve dans une situation confortable.

Puis, la banque a déménagé à La Défense, toujours sur la ligne A  mais plus à l’ouest. Au fil des ans, surtout, la fréquentation n’a cessé de croître dans les rames. Presque sans s’en rendre compte, insidieusement, la galère a commencé. Jean Chauvet s’est retrouvé plus souvent debout, puis entassé et bientôt comprimé. Au tournant des années 2000, à la saturation du réseau, à la promiscuité, se sont ajoutés les dysfonctionnements qu’il faut anticiper pour espérer être à l’heure.

Jean Chauvet ne cesse donc de remonter un peu plus son réveil, de dix minutes en dix minutes, part de chez lui un peu avant 7 h 30. Tout devient alors minuté. Il attrape presque devant chez lui le bus de 7 h 32 sur la ligne 2 qui l’emmène à la gare. S’il n’y a pas trop de circulation, il attrapera le RER de 7 h 43, sinon ce sera celui de 7 h 53. […]

Puis c’est le quai. Sucy-Bonneuil n’est que le deuxième arrêt sur la ligne, après Boissy-Saint-Léger, mais les rames sont souvent déjà pleines en arrivant. Pour espérer avoir les dernières places assises, il faut donc faire en sorte de se retrouver en face d’une porte quand le RER s’arrêtera. « J’ai mes repères. » Il se campe, sans plus s’en rendre compte, devant tel panneau publicitaire ou telle barre d’un escalier sur le quai d’en face. Mais Jean Chauvet n’est pas le seul à les avoir enregistrées, ces balises. « S’il y a déjà plus de dix personnes postées là, c’est cuit, je voyagerais debout. » Les candidats des stations suivantes, eux, n’auront même pas cet infime espoir d’une banquette. […]

Un suspense tout sauf drôle qu’il revit le soir, après le travail, qu’il quitte après 18 heures. Jean Chauvet se retrouve sur les quais bondés. « Vous verriez la vitesse à laquelle ils se remplissent ! ». Il doit parfois laisser passer plusieurs RER, soit parce qu’ils ne vont pas sur sa branche de RER, soit parce qu’ils sont déjà bondés, arrive enfin à se glisser dans une rame. A Sucy-Bonneuil, il reprend le bus (un toutes les dix minutes) et ne rentre chez lui au mieux que vers 19 h 30. […]

Une vidéo d’usagers mécontents

3. Comment sa situation s’est-elle dégradée ?

4. Quelles sont actuellement ses conditions de transport ?

Par une sorte de dédoublement, il n’aime pas l’image qu’il renvoie -que le RER lui force à renvoyer plutôt- de lui-même. Comme certains automobilistes changent de comportement une fois dans leur voiture, cet usager, d’un naturel courtois et calme, devient autre quand il prend le RER. « Autrefois, je me levais pour laisser s’asseoir une dame âgée. Aujourd’hui, comme les autres, je fais semblant de me plonger dans mon livre pour cacher ma gêne. Pourtant ce n’est pas l’éducation que j’ai reçue, ce n’est pas moi. »

Alors Jean Chauvet déteste se voir courir instinctivement dès qu’un RER est annoncé « à l’approche ». Déteste se joindre à la bousculade et frôler nerveusement ceux qui ahanent dans les escaliers. Déteste grimper quatre à quatre les marches parce que l’escalator est trop lent. Déteste se voir râler quand la rame est bloquée sans l’aumône d’une information sur ce qui se passe. Déteste s’entendre parler sans cesse, du RER, des pannes, des retards avec les collègues ou les voisins qui partagent souvent le même quotidien et la même obsession, comme si le voyage se poursuivait en permanence dans les esprits.

5. En quoi est-ce aussi une souffrance morale ?

Une réflexion sur « Mobilités, flux et réseaux de communication dans la mondialisation [1ères L/ES – G2.4] »

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