Visualiser des données démographiques

En octobre 2024 Jean-Benoît Bouron publiait sur Géoconfluences quelques cartes relatives à la population mondiale en 2024 et des projections pour 2050. Merci à Mathieu Merlet de m’avoir rapidement signalé cette publication.

La mention des sources et un fichier projet Khartis, sont une belle invitation à se les approprier pour travailler avec les élèves. En effet, comme toujours avec la cartographie numérique, cela permet tout d’abord d’interroger la notion de donnée et sa fiabilité :

Contrairement à leur nom, ces données ne sont pas un donné, mais un construit. Elles reflètent l’état imparfait de la connaissance de la population de chaque pays, obtenue par des recensements d’inégale qualité et d’inégale efficacité, et par des extrapolations statistiques. Elles sont fiables au niveau des ordres de grandeur plus que dans le détail.

J.-B. Bouron

Ensuite, on peut imaginer de travailler par groupes pour produire en commun un mini Atlas démographique servant de base, par exemple, aux chapitre II et III du programme de la classe de seconde.

Les données proposées par la Banque Mondiale, sont exhaustives et de ce fait lourdes à gérer. Réduire ces fichiers avec des élèves seraient une tâche laborieuse et inutile. Je propose plusieurs fichiers CSV allégés facilement manipulables, notamment avec Magrit sur lequel je travaille le plus (cf les tutoriels) :

On peut ensuite facilement obtenir ce type de résultats :

J’avais également déjà montré en 2019 comment figurer la comparaison de données stock. C’est une démarche qu’on peut reproduire avec un groupe de quelques pays.

Du texte à l’immersion

Je reprends ici quelques idées amorcées l’an passé et toujours enrichies par les échanges (de plus en plus sur Linkedin il faut le reconnaître). Dans ce billet je propose un petit processus qui permet de mobiliser différents usages de l’I.A. générative, tout en gardant une certaine souplesse notamment pour permettre de rééquilibrer le rôle de l’élève à toutes les étapes. Rien de nouveau dans les outils mais c’est justement pour montrer qu’il faut aussi exploiter ce qui existe pour enrichir nos pratiques et faire mûrir notre réflexion et nos usages au delà de la course à la nouveauté.

Trois éléments doivent rester prioritaires :

  • développer des compétences disciplinaires et transversales : rédiger, mobiliser des connaissances, analyser un texte, codage (au sens de comprendre et modifier une syntaxe), faire une requête pour une I.A. (« art du prompt »), organiser et structurer l’information ;
  • penser l’I.A. non comme boite noire de satisfaction immédiate mais comme dispositif dont on saisit les ressorts et intégré à un parcours (je garde l’idée que nous devons re-médier les usages). On doit développer une connaissance, une maîtrise et une pensée réflexive sur cet outil ;
  • n’utiliser que des outils gratuits et ouverts, ne nécessitant pas de création de compte afin de protéger les données élèves. C’est un élément qui leur est bien sûr communiqué avec transparence.

Ici nous partons d’une idée simple : comment élaborer un texte et le transformer ensuite en parcours immersif visuel qui permettra :

  • de motiver les élèves ;
  • de fixer les savoirs ;
  • d’être créatif.

Voyons d’abord avec un exemple (ou allez directement au tableau de synthèse en fin de billet).


Étape 1 – Le texte

L’objectif est, en classe de 6e, d’introduire au fonctionnement de la vie civique à Athènes au Ve siècle avant J.C. Il s’agira donc de construire un espace immersif où le citoyen découvre la vie économique sur l’agora, va voter à l’ecclesia sur la colline de la Pnyx, se rend à l’héliée, rend hommage à Athéna au Parthénon, etc

Dans un premier temps on sollicite Perplexity. Cette première étape sert à découvrir le prompt et le fait qu’il faut savoir l’analyser pour améliorer le résultat.

Le récit d’une journée d’un citoyen Athénien du Ve siècle avant JC, appelé Nicomaque, qui fréquente les lieux importants de la cité

Le retour de Perplexity :

Nicomaque, un citoyen athénien du Ve siècle avant J.-C., commence sa journée dans une Athènes vibrante, où la démocratie et la vie civique sont au cœur de l\’existence. ## Matin : Participation Civique Au lever du jour, Nicomaque se prépare à participer à l\’Ecclésia, l\’assemblée des citoyens, où il peut exprimer son opinion sur les affaires de la cité. En tant que citoyen, il a le droit de voter et de débattre des lois, un privilège réservé à environ 30 000 citoyens sur une population totale de 400 000 habitants[2][3]. Avant de quitter sa maison, il s\’assure d\’avoir suivi l\’éphébie, un service militaire obligatoire de deux ans, qui lui a appris à défendre sa cité[1][2]. ## Midi : Vie Sociale et Politique Après la réunion, Nicomaque se rend au marché, l\’Agora, un lieu central où se mêlent échanges commerciaux et discussions politiques. Ici, il peut rencontrer d\’autres citoyens, discuter des nouvelles de la cité et des décisions prises lors de l\’Ecclésia. Le marché est également un lieu de rassemblement pour les orateurs, où des discours sur la politique et la philosophie sont fréquents. Nicomaque, en tant que citoyen, est conscient de ses devoirs, notamment celui de défendre la cité, ce qui le pousse à s\’informer sur les affaires militaires et les alliances[2][4]. ## Après-midi : Engagements Militaires et Sociaux Dans l\’après-midi, Nicomaque se rend à l\’entraînement militaire, un aspect essentiel de la vie d\’un citoyen athénien. Les citoyens sont classés selon leur richesse et leur capacité à servir : les plus riches comme cavaliers, la majorité comme hoplites, et les plus pauvres comme rameurs[1][2]. Cet entraînement est crucial, car la défense d\’Athènes contre des menaces extérieures, notamment de la part de la Perse, est une priorité. ## Soir : Vie Familiale et Réflexion En fin de journée, Nicomaque rentre chez lui pour passer du temps avec sa famille. La vie familiale est également un aspect important de son identité de citoyen. Il doit veiller à élever ses enfants dans le respect des valeurs athéniennes et à leur transmettre l\’importance de la citoyenneté. Les citoyens ont des droits, comme posséder des terres et contracter des mariages légitimes, mais ils ont aussi des devoirs, notamment celui de participer activement à la vie politique et de défendre la cité[1][3]. ## Conclusion La journée de Nicomaque illustre la vie d\’un citoyen athénien au Ve siècle avant J.-C., marquée par l\’engagement civique, la responsabilité militaire et l\’importance des relations sociales. Son existence est un reflet de la démocratie athénienne, où chaque citoyen joue un rôle actif dans la gestion de la cité.


Une première analyse avec l’enseignant et des documents montre que seulement deux lieux sont cités, l’agora et l’ecclesia : c’est une introduction au regard critique et à l’idée que l’I.A. répond bien si on l’interroge correctement, bref qu’il faut déjà une expertise pour en tirer profit. On identifie alors les lieux importants qui manquent et on redemande un récit qui les intègre :

Reprend ce récit et ajoute le Parthénon, la boulé et l’héliée

Perplexity réalise cet ajout sans souci :

Nicomaque, un citoyen athénien du Ve siècle avant J.-C., commence sa journée dans une Athènes vibrante, où la démocratie et la vie civique sont au cœur de l\\\’existence. ## Matin : Participation Civique Au lever du jour, Nicomaque se prépare à participer à l\\\’Ecclésia, l\\\’assemblée des citoyens, où il peut exprimer son opinion sur les affaires de la cité. En tant que citoyen, il a le droit de voter et de débattre des lois, un privilège réservé à environ 30 000 citoyens sur une population totale de 400 000 habitants[2][3]. Avant de quitter sa maison, il s\\\’assure d\\\’avoir suivi l\\\’éphébie, un service militaire obligatoire de deux ans, qui lui a appris à défendre sa cité[1][2]. ## Midi : Vie Sociale et Politique Après la réunion, Nicomaque se rend au marché, l\\\’Agora, un lieu central où se mêlent échanges commerciaux et discussions politiques. Ici, il peut rencontrer d\\\’autres citoyens, discuter des nouvelles de la cité et des décisions prises lors de l\\\’Ecclésia. Le marché est également un lieu de rassemblement pour les orateurs, où des discours sur la politique et la philosophie sont fréquents. Nicomaque, en tant que citoyen, est conscient de ses devoirs, notamment celui de défendre la cité, ce qui le pousse à s\\\’informer sur les affaires militaires et les alliances[2][4]. ## Après-midi : Engagements Militaires et Sociaux Dans l\\\’après-midi, Nicomaque se rend à l\\\’entraînement militaire, un aspect essentiel de la vie d\\\’un citoyen athénien. Les citoyens sont classés selon leur richesse et leur capacité à servir : les plus riches comme cavaliers, la majorité comme hoplites, et les plus pauvres comme rameurs[1][2]. Cet entraînement est crucial, car la défense d\\\’Athènes contre des menaces extérieures, notamment de la part de la Perse, est une priorité. ## Soir : Vie Familiale et Réflexion En fin de journée, Nicomaque rentre chez lui pour passer du temps avec sa famille. La vie familiale est également un aspect important de son identité de citoyen. Il doit veiller à élever ses enfants dans le respect des valeurs athéniennes et à leur transmettre l\\\’importance de la citoyenneté. Les citoyens ont des droits, comme posséder des terres et contracter des mariages légitimes, mais ils ont aussi des devoirs, notamment celui de participer activement à la vie politique et de défendre la cité[1][3]. ## Conclusion La journée de Nicomaque illustre la vie d\\\’un citoyen athénien au Ve siècle avant J.-C., marquée par l\\\’engagement civique, la responsabilité militaire et l\\\’importance des relations sociales. Son existence est un reflet de la démocratie athénienne, où chaque citoyen joue un rôle actif dans la gestion de la cité.


Étape 2 – Le schéma

Les élèves peuvent le réaliser eux même avec Drawio : on vérifie ainsi leur compréhension du texte et leur capacité à organiser l’information.

Continuer la lecture de « Du texte à l’immersion »