Réfléchir le monde à travers le cinéma : revisiter l’enseignement de la géographie
par Yann Calbérac, Bertrand Pléven et Marion Beillard (IA IPR)
Ce compte-rendu est proposé par Julien Meynet, du Lycée français Lyautey de Casablanca
Faire entrer le monde dans la classe & faire entrer la classe dans le monde
Les travaux proposés lors de cet atelier se veulent à la croisée entre la recherche universitaire et la pratique de classe. La réflexion est centrée sur les territoires urbains au travers du cinéma et la construction, chez les élèves de l’imaginaire géographique.
En guise d’introduction, les intervenants montrent l’intérêt du cinéma comme terrain géographique.
– Un enjeu intellectuel : L’objectif étant d’apprendre à voir et de voir pou apprendre, d’armer le regard pour voir le cinéma. Il doit permettre une mise en ordre du monde.
– Un enjeu culturel : Le cinéma construit le rapport à l’altérité, il permet de se projeter dans la vie de l’autre. Aussi, s’intéresser au cinéma c’est une façon de légitimer les pratiques culturelles de l’élève, de prendre au sérieux sa culture.
– Un enjeu civique : la fiction, c’est croire, accepter que ce que je vois est vrai le temps d’un film, en ce sens permet de travailler la dimension critique.
Bertrand Pleven insiste ensuite sur la difficulté de contextualiser en géographie et sur la difficulté d’avoir un regard critique au cinéma.
Il revient sur la distinction entre la fiction, considérée comme éloignée de la vérité, fausse et le documentaire qui dirait la vérité. Selon lui, ces deux visions des choses sont très réductrices.
En fait, les deux renvoient à une tentative de mise en ordre du monde, de mise en place d’éléments pour comprendre le monde. La fiction et le documentaire sont donc des représentations différentes à partir d’une même réalité, les deux renvoient à une expérience géographique (même la science-fiction qui a sa cohérence).
La fiction est en ce sens aussi intéressante à étudier en classe que le documentaire. La fiction est plausible, vraisemblable. Le cinéma renvoie à l’individu, il peut-être interroger au travers de 3 questions : Que vois-je, comment le vois-je, que suis-je capable de voir.
Marion Beillard rappelle ensuite les conditions légales en terme de projection dans les classes. Tous les textes sont disponibles sur EDUSCOL.
Elle relève 3 cas de figure :
– La fiction ou le documentaire ont été récupérés sur EDUTHEQUE. Dans ce cas aucun problème de droit.
– Il s’agit d’un DVD acheté par l’établissement avec une licence. Dans ce cas aucun problème de droit.
– Cas le plus fréquent, le film a été récupéré sur internet, ou provient d’un DVD acheté. Dans ce cas, il est possible de diffuser l’œuvre dans le cadre de « l’exception pédagogique ». Il est autorisé de diffuser, de montrer une œuvre pour illustrer un propos mais, l’extrait ne doit pas dépasser 6 minutes ou pas plus de 1/10 de l’œuvre. C’est ce que l’on nomme « l’exception de courte citation à usage pédagogique ».
Atelier 1
Après cette introduction, il est proposé à l’assemblée de visionner une fiction puis de l’analyser. Il s’agit d’un film collectif intitulé Paris je t’aime : il a été demandé à des réalisateurs provenant de différents pays de réaliser une histoire par arrondissement parisien. Entre chaque court métrage, le paysage parisien sert de lien spatial à l’ensemble du film. C’est le court métrage « Loin du XVIe » qui est visionné.
https://youtu.be/4LjhfZB8XJE
Bertrand Pleven a utilisé ce film en 6ème dans le thème intitulé « Habiter la ville ».
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