Démocraties​​ fragilisées et​ expériences totalitaires​ dans​ l’Europe​ de​ l’entre-deux-guerres [3e H 1.2]

Avertissement : Ce billet correspond à la partie traitée en français pour la Section Internationale. Il ne s’agit pas d’un cours complet mais de compléments sur les régimes démocratiques.

Pour le Brevet

Je sais faire

  • me repérer dans le temps et l’espace pour situer les démocraties de l’entre deux guerres
  • rédiger un texte pour expliquer

Je sais me repérer dans le temps

  • La crise de 1929
  • Le Front Populaire : 1936
  • La guerre d’Espagne : 1936-1939
  • Les accords de Munich : 1938

Je connais le vocabulaire de la leçon

  • Front Populaire, crises, ligues, antiparlementarisme, pacifisme, grèves, accords de Grenelle, Léon Blum

Je sais expliquer en maîtrisant le vocabulaire

  • les crises rencontrées : politiques, militaires, économiques
  • les raisons de l’arrivée au pouvoir du Front populaire
  • l’action du Front Populaire
  • Les faiblesses des démocraties

 

I. Le temps des crises

  • Identifier les types de crise que ces documents illustrent.

 

II. Le Front Populaire

  • Voir dossier les questions 2 à 5 page 72. On complétera les documents du manuel par ces vidéos :

Continuer la lecture de « Démocraties​​ fragilisées et​ expériences totalitaires​ dans​ l’Europe​ de​ l’entre-deux-guerres [3e H 1.2] »

Civils et militaires dans la Première Guerre Mondiale [3e H 1.1]

Avertissement : Ce billet correspond à la partie traitée en français pour la Section Internationale. Il ne s’agit pas d’un cours complet mais de compléments sur les militaires dans la guerre.

Pour le Brevet

Je sais faire

  • me repérer dans le temps pour situer les phases du conflit
  • rédiger un texte pour expliquer

Je sais me repérer dans le temps

  • les grandes phases du conflit (frise)

Je connais le vocabulaire de la leçon

  • guerre de mouvement, guerre de position, tranchée, poilu, mutinerie, patriotisme, armistice, génocide

Je sais expliquer en maîtrisant le vocabulaire

  • les différentes phases du conflit
  • la condition des soldats, notamment à Verdun
  • le génocide arménien
  • les conséquences du conflit

 

Les grandes phases de la guerre

À partir des informations contenues dans la capsule vidéo, complétez la frise qui vous donne les repères chronologiques de la leçon.

 

Les tranchées

Le musée canadien de la guerre a mis en ligne un récit interactif qui permet de s’immerger dans la guerre des tranchées.

La chanson de Craonne

Dans les premiers mois de la guerre, des soldats reprennent un air célèbre de l’époque en changeant les paroles pour dénoncer la guerre. Avec l’offensive du Chemin des Dames de 1917, elle devient la Chanson de Craonne.

Questions :

  • Quel est le thème de chaque couplet ?
  • Selon vous pourquoi le commandement militaire a-t-il interdit cette chanson ?

Quand au bout d’huit jours le r’pos terminé
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais c’est bien fini, on en a assez
Personne ne veut plus marcher
Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot
On dit adieu aux civ’lots
Même sans tambours, même sans trompettes
On s’en va là-haut en baissant la tête

Refrain :
Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes
C’est bien fini, c’est pour toujours
De cette guerre infâme
C’est à Craonne sur le plateau
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
Nous sommes les sacrifiés

Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
Pourtant on a l’espérance
Que ce soir viendra la r’lève
Que nous attendons sans trêve
Soudain dans la nuit et dans le silence
On voit quelqu’un qui s’avance
C’est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer
Doucement dans l’ombre sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes

Refrain

C’est malheureux d’voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c’est pas la même chose
Au lieu d’se cacher tous ces embusqués
F’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendre leur bien, car nous n’avons rien
Nous autres les pauv’ purotins
Tous les camarades sont enterrés là
Pour défendr’ les biens de ces messieurs là

Refrain :
Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront
Car c’est pour eux qu’on crève
Mais c’est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève
Ce s’ra votre tour, messieurs les gros
De monter sur le plateau
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau

Obtenir le Brevet

L’organisation générale

Depuis la réforme de 2017 le nombre total de points est de 800 (hors SI) : 400 pour le contrôle continu et 400 pour l’examen.

Calcul des points pour les mentions :

  • assez bien : 480 points
  • bien : 560 points
  • très bien : 640 points
SOCLE (contrôle continu des compétences) 400
8 composantes chacune notée sur 50  :
Maîtrise insuffisante : 10 pts
Maîtrise fragile : 25 pts
maîtrise satisfaisante : 40 pts
Très bonne maîtrise : 50 pts
ÉPREUVE ORALE 100
Maîtrise de l’expression orale en français : 50 pts
Maîtrise du sujet présenté : 50 pts
PREMIÈRE ÉPREUVE ÉCRITE : MATS, PC, SVT, TECHNO 150
Mathématiques : 100 pts
2 matières sur 3 : 50 pts
SECONDE ÉPREUVE ÉCRITE 150
Histoire-Géographie (2h) : 50 Exercice 1. Analyser et comprendre des documents (20 points)
Exercice 2. Maîtriser différents langages pour raisonner et utiliser des repères historiques ou géographiques (20 points)
Exercice 3. Mobiliser des compétences relevant de l’enseignement moral et civique (10 points)
Français : 100  
 

L’obtention de la mention Section Internationale se fait avec deux épreuves supplémentaires à l’oral. Il faut obtenir au moins 25/50 à chacune de ces épreuves en plus de la moyenne (400 points) du contrôle continu et des épreuves finales communes.

SECTION INTERNATIONALE 100
Épreuve orale de langue : 50 pts
Épreuve orale de DNL : 50 pts
Mentions (à venir):
AB :
B :
TB :

L’épreuve

 

Exercices

EXERCICE 1

Histoire ou Géographie

(programme de 3e)

EXERCICE 2

Histoire ou Géographie

(programme de 3e)

EXERCICE 3

EMC

(programmes de 5e, 4e et 3e)

Analyser et comprendre

des documents

Maîtriser différents langages pour raisonner et se repérer

Mobiliser des compétences relevant de l’EMC

Objectifs

Des questions sur un ou deux documents

Un développement construit + éventuellement un exercice cartographique ou de repères

Une ou plusieurs questions sur un ou deux documents

– Identifier le document

– Mobiliser ses connaissances

– Dégager le sens

– Prélever des informations

Répondre au sujet sous la forme d’un texte structuré :

– Organiser sa réponse

– Mobiliser ses connaissances

Réfléchir à une problématique d’EMC qui se pose à partir d’un exemple concret

Barème

20 points

20 points

10 points

Temps

(à titre indicatif)

50 minutes

50 minutes

20 minutes

(Tableau : Freddy Roux)

Entraînez-vous avec les annales.

Les repères

Les repères définis par les programmes et à maîtriser pour le DNB sont les suivants :

Histoire

Thème I :

  • Grande Guerre : 1914-1918
  • Révolution russe : 1917
  • Armistice du 11 novembre 1918
  • L’Allemagne de Hitler : 1933-1945
  • Le Front Populaire : 1936
  • Seconde Guerre mondiale 1939-1945
  • L’appel du général de Gaulle : juin 1940
  • Le régime de Vichy : 1940-1944.

Thème II :

  • Création de l’ONU : 1945
  • Guerre froide : 1947-1991
  • Traité de Rome : 1957
  • Indépendance de l’Algérie : 1962
  • Chute du mur de Berlin : 1989
  • L’Euro : 2002

Thème III :

  • Libération, le général de Gaulle prend la tête du GPRF qui met en oeuvre programme du CNR (ex : création de la sécurité sociale). Les femmes obtiennent le droit de vote. : 1944-1945
  • Naissance de la Ve République : 1958
  • Élection du Président de la République au suffrage universel direct : 1962
  • François Mitterrand élu président, première alternance : 1981

Géographie

Thème I :

  • Localiser et situer le territoire métropolitain et ultramarin en Europe et sur le planisphère
  • Placer et nommer les dix premières aires urbaines sur une carte
  • Les principaux espaces fortement peuplés
  • Des exemples d’aires urbaines dynamiques, de métropoles et d’espaces productifs insérés dans la mondialisation ;
    Des points d’entrée du territoire comme des ports et des aéroports, des interfaces frontalières, des façades maritimes
  • Des grands repères physiques : massifs montagneux et forestiers ; grandes vallées et grands fleuves ; domaines bioclimatiques.

Thème II :

  • La région administrative de l’établissement
  • Les 13 régions métropolitaines
  • Les axes de transport
  • Les grands traits de l’organisation du territoire national
  • Les territoires ultramarins parmi lesquels les 5 DROM

Thème III :

  • La carte des membres de l’Union européenne
  • Les façades maritimes européennes
  • L’Union européenne sur un planisphère montrant les grands pôles économiques mondiaux
  • les principales métropoles européennes et les sièges des institutions européennes
  • La mégalopole européenne et les grands axes de l’espace européen
  • L’exemple de la région transfrontalière étudiée
  • Les façades maritimes européennes et quelques fleuves principaux
  • Le territoire français ultramarin
  • Quelques États francophones dans le monde

Enquête dans le temps : la crise de 1905 (Histoire – 4e)

Sorti en décembre 2016 chez les Space Cowboys, le jeu compétitif Watson & Holmes offre une mécanique intéressante : des cartes représentent des lieux, et chaque joueur doit s’y rendre pour collecter des indices qui se trouvent au verso. Le premier à pouvoir répondre aux questions a gagné.

Pour cette fin d’année, j’ai décidé de l’adapter afin de traiter de la crise de 1905, dans le cadre du cours de 4e sur la IIIe République (Thème III – Société, culture et politique dans la France du XIXe siècle).

Dans l’histoire qui sert de lancement au jeu, les élèves se constituent en équipes d’enquêteurs qui peuvent voyager dans le temps. Il faut retrouver trace d’un traître, qui vient de se servir de ce voyage pour tenter de modifier le cours de l’Histoire. Il a usurpé une identité et entend provoquer une crise devant conduire à une guerre mondiale prématurée en espérant que l’issue en soit différente : il faut découvrir son identité et surtout comprendre son plan. Tout ceci est présenté dans une fiche briefing distribuée à chaque groupe.

Au cours de l’enquête, les équipes relèvent des indices qui les obligent à bien comprendre le contexte de la loi de 1905 et des affrontements que les débats suscitèrent.

L’idée de scénariser cette leçon se fait en tenant compte des compétences à travailler signalées par la fiche Eduscol :

« Le centrage du thème sur la démocratie permet de travailler particulièrement la compétence « analyser et comprendre un document » : les élèves auront l’occasion de travailler sur des discours et des affiches politiques dont ils devront identifier « le point de vue particulier » et par rapport auquel ils devront « exercer leur esprit critique ». Abordant des débats politiques (l’Affaire Dreyfus, la Séparation), ils pourront développer la compétence « pratiquer différents langages en histoire » en s’initiant aux techniques d’argumentation. »

En effet, les élèves seront confrontés à des textes et des documents iconographiques de cette période, grâce notamment aux ressources puisées dans Gallica. À l’issue de l’enquête, chaque groupe doit rédiger un rapport argumenté, qui mettra en évidence si les élèves ont compris les enjeux de ce moment d’histoire.

Les règles sont simples et directement issues de Watson & Holmes :

  • chaque équipe démarre avec 10 points d’énergie espace-temps (EET) afin d’enchérir sur les lieux à visiter, car chaque lieu ne peut être visité que par une personne à la fois. À tour de rôle, une équipe joue en premier et place son pion, suivie des autres. En cas de conflit sur un lieu, il y a enchère : l’équipe qui la remporte perd ses EET qui retournent à la réserve, et elle place son pion sur la carte. Les autres récupèrent leurs points EET moins 1, et doivent choisir un autre lieu.
  • on peut dépenser 2 EET afin de placer un gendarme sur le lieu où on se trouve : celui-ci devient alors inaccessible. Pour l’ôter et le renvoyer au poste, une autre équipe doit également dépenser 2 EET. On peut dépenser 3 EET afin de détourner l’attention du gendarme : on peut alors visiter le lieu tout en laissant l’agent en faction pour gêner les groupes suivant.
  • certains lieux permettent de regagner des EET : cela est signalé par une pastille verte. La Tour Eiffel est un lieu où on peut se rendre sans renchérir, et même à plusieurs à la fois, pour faire le plein d’EET.
  • À chaque tour, lorsque le placement des pions est terminé, on dispose de 90 secondes pour examiner l’indice et prendre des notes.

À l’issue d’un premier test, réalisé avec un groupe de 17 élèves répartis en cinq équipes, le jeu a été très apprécié mais nous proposons collectivement :

  • de mieux gérer les points d’EET qui ont été finalement trop abondants. Pour cela :
    • on démarre avec 5 EET et non 10.
    • la présence d’un gendarme (même si on l’enlève)  empêche de récupérer des points sur un lieu qui en fournit lorsqu’il est libre d’accès.
  • d’améliorer l’enquête avec des indices qui suggèrent des liens entre les lieux pour construire des pistes et éviter de se promener au hasard.
  • de trouver des pions plus faciles à manipuler pour les EET (des cubes en bois ?).

L’ensemble des documents est disponible ici (en version légère basse définition, me contacter par mail pour la version haute définition) et l’ensemble est en CC BY SA NC. Les fiches lieux sont à plier en deux et plastifier.

Merci de partager vos remarques, critiques et améliorations !

Lire aussi l’entretien qui a été réalisé sur le site du Café Pédagogique à propos de ce projet.

 

 

La IIIe République [4e H3.2]

Ce billet correspond à la partie du cours traitée en français pour la classe de Section Internationale.

I. L’affirmation d’un régime républicain dans les années 1880

Vous êtes un journaliste étranger envoyé en France pour comprendre quel régime et quelle société cette toute jeune IIIe République cherche à construire. Après avoir étudié les documents rassemblés lors de votre enquête, vous rédigez un article pour répondre à votre mission en rendant notamment compte des débats sur l’éducation.

Le débat sur l’éducation : des arguments opposés

Dans une société qui s’est donné pour tâche de fonder la liberté, il y a une grande nécessité de supprimer les distinctions de classes… Or, messieurs, je vous défie de faire jamais de ces deux classes une nation égalitaire, une nation animée de cet esprit d’ensemble et de cette confraternité d’idées qui font la force des vraies démocraties si, entre ces deux classes, il n’y a pas eu le premier rapprochement, la première fusion qui résulte du mélange des riches et des pauvres sur les bancs de quelque école.

Jules Ferry, Discours sur la liberté d’éducation

L’instruction obligatoire, c’est le pain obligatoire, ce sont les sabots obligatoires, les vêtements obligatoires, etc. Ce serait faire disparaître l’individualité humaine, ce serait noyer la nature humaine dans la marmite du communisme.

L’Univers, 25 mai 1880

Tout le monde admet que l’État ait le droit de prendre au père de famille ses fils, pour les envoyer à la frontière défendre l’intégrité du sol national, et on lui contesterait le droit de contraindre le tout petit enfant à fréquenter l’école ? D’un côté, c’est l’impôt du sang qu’on exige, de l’autre, c’est l’instruction qu’on distribue libéralement, gratuitement.

La Dépêche de Toulouse, 2 décembre 1880

Ignorance et misère ne sont pas synonymes, et ce n’est pas en ouvrant seulement des écoles qu’on affranchira tant de millions d’hommes que le régime du salariat écrase. Il y faudra des efforts plus hardis.

L’intransigeant, 26 mars 1882

C’est que le premier devoir d’une République est de faire des républicains, et que l’on ne fait pas un républicain comme on fait un catholique. Pour faire un catholique, il suffit de lui imposer la vérité toute faite : la voilà, il n’a plus qu’à l’avaler. Le maître a parlé, le fidèle répète. Je dis catholique, mais j’aurais dit tout aussi bien protestant ou un croyant quelconque.

Pour faire un républicain, il faut prendre l’être humain le plus inculte, le travailleur le plus accablé par l’excès de travail, et lui donner l’idée qu’il faut penser par lui-même, qu’il ne doit ni foi, ni obéissance à personne, que c’est à lui de rechercher la vérité et non pas à la recevoir toute faite d’un maître, d’un directeur, d’un chef, quel qu’il soit, temporel ou spirituel.

Ferdinand Buisson, Discours au Congrès radical de 1903

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