Derb Ghallef, la Silicon Valley marocaine ? [Hyper-lieux – Casablanca]

Par Hamza Kamil, Yousra Khazari, Olaya Kettani – Élèves de Seconde 9 – Lycée Lyautey, Casablanca

Derb Ghallef, petit historique

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Comment le quartier de Derb Ghallef a-t-il vu le jour ? Un campagnard surnommé Ghallef Amine (« représentant ») possédait de vastes terrains à l’endroit où se trouve actuellement le quartier. À sa mort, en 1905, son héritage est morcelé et la parcelle est partagée entre six héritiers.

Pendant la Première Guerre mondiale, l’un des héritiers, Mohammed Zemmoûri, commence à louer à des Marocains des lots de 36 m², avec droit de jouissance.

À la fin de 1919, 52 maisons sont déjà construites. Les services municipaux interviennent alors et font ordonner leur démolition par le tribunal du Pacha en 1920. Cette zone étant réservée pour les futures habitations des Européens. Mais l’arrêt n’est pas exécuté et les constructions reprennent : en 1921, elles se comptent par centaines.

Les habitants du quartier travaillent les jours fériés des Européens et la nuit pour échapper à la surveillance des autorités du Protectorat. Et, malgré les procès-verbaux et les amendes, les constructions continuent. En 1922, le Derb est intégré au plan d’aménagement du quartier dit du Plateau ; en contrepartie, les « propriétaires » s’engagent à ne pas élever de nouvelles bâtisses et à céder gratuitement à la ville les terrains correspondants aux voies du Plan. Cette convention n’est pourtant pas appliquée par les propriétaires et les locataires : ils ne cèdent pas le terrain pour les voies et certaines rues deviennent mêmes des impasses.

En fait, les constructions ne vont s’arrêter qu’une fois atteintes les limites du terrain initial, c’est-à-dire vers 1930. C’est ainsi qu’est né le quartier de Derb Ghallef qui est connu aujourd’hui dans tout le Maroc et dans l’Europe entière via la diaspora marocaine.

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Derb Ghallef, site et situation

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Situé dans un quartier populaire de Casablanca, sur un grand terrain vague, le marché de
Derb Ghallef est célèbre dans tout le Maroc pour ses produits électroniques et ses contrefaçons. Un baladeur MP3, un logiciel, un jeu vidéo, un téléphone, une console dernier cri ? Vous le trouverez forcément à Derb Ghallef. Ce lieu est connu dans tout le Maroc et bien au-delà pour tous les films piratés que l’on y trouve à 5 dh (0.5 €). Mais le lieu ne regorge pas seulement de boutiques d’électronique, il y a aussi des bouquinistes, des restaurants et des boutiques de vêtements ! Le lieu est célèbre au-delà de Casablanca et du Maroc grâce à plusieurs sites internet et à certains guides touristiques qui mentionnent cet endroit surnommé « la silicon valley marocaine ».

 

Après avoir rappelé l’histoire et préciser la localisation de ce quartier atypique de Casablanca, on peut se demander si cet espace relève de la catégorie des hyper-lieux. Selon le géographe Michel Lussault, un hyper-lieu doit répondre à cinq critères :

  • L’intensité d’un espace dense et divers : « Le premier, c’est le regroupement d’activités et surtout l’intensité de ce regroupement. »
  • L’hyper-spatialité : « Les hyper-lieux sont des lieux où les individus assemblés et les choses assemblées sont toujours susceptibles d’être connectés à d’autres via les réseaux mobilitaires et télécommunicationnels »
  • L’hyper-scalarité : « Ces lieux jouent sur toutes les échelles en même temps » (du local au global)
  • Un espace d’expériences partagées
  • Un lieu d’affinités

Considérant ces critères, le quartier de Derb Ghallef peut-il être défini comme un hyper-lieu ?

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La place Jamaa El-Fna [Hyper-lieux – Marrakech]

Par Meï Pham et Kawtar Nciri – Élèves de Seconde 7 – Lycée Lyautey, Casablanaca

Les origines de la place Jamaa El-Fna

Depuis la fondation de Marrakech, les textes historiques ont fait référence à la place Jamma El-Fna. Les origines de la place sont obscures et remontent loin dans le temps. Lorsque celle-ci devient la capitale d’un empire qui s’étend jusqu’en Andalousie, Jamaa El-Fna se transforme en espace culturel, un lieu de brassage, d’échanges réputé pour ses activités festives et commerciales.

Entre le XII et le XIVe siècle, la place était une rahba, un vaste espace situé dans les environs de la mosquée de la Koutoubia. Auparavant, des peines étaient infligées publiquement dès le XIIe siècle sur cette place. Des défilés et parades étaient par ailleurs organisés au départ et lors du retour des armées.

La place Jamaa el-Fna est l’un des symboles de Marrakech depuis la fondation de la ville ; elle est aujourd’hui, l’un des principaux espaces culturels de la ville ocre. Inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité depuis 2008 et au patrimoine mondial par l’Unesco depuis 1985, elle offre une concentration exceptionnelle de traditions culturelles et populaires s’exprimant à travers l’art et la religion.

La place se situe à l’entrée de l’ancienne ville, la Médina et regroupe divers restaurants et bâtiments. Les activités commerciales et les divertissements donnent vie à cet endroit emblématique de la ville.

Pouvons-nous considérer la place Jamaa El-Fna comme un hyper-lieu ?

Selon le géographe Michel Lussault, un hyper-lieu doit répondre à cinq critères :

  • L’intensité d’un espace dense et divers : « Le premier, c’est le regroupement d’activités et surtout l’intensité de ce regroupement. »
  • L’hyper-spatialité : « Les hyper-lieux sont des lieux où les individus assemblés et les choses assemblées sont toujours susceptibles d’être connectés à d’autres via les réseaux mobilitaires et télécommunicationnels. »
  • L’hyper-scalarité : « Ces lieux jouent sur toutes les échelles en même temps » (du local au global).
  • Un espace d’expériences partagées
  • Des lieux d’affinités

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