Nathan et la peur du web

Le manuel Nathan

Un peu partout dans le monde, l’éducation est en pleine révolution : ouverture de plate-formes MOOC des universités américaines, usage massif des tablettes en Thaïlande, projet d’alphabétisation via smartphones en Afrique. la France en revanche se révèle plus frileuse et moins organisée. Les universités sont à la traîne, le CNED n’est pas à la hauteur ; les projets de classes numériques fleurissent au gré des humeurs des conseils généraux/régionaux et souvent sans concertation ni formation, entraînant des dérives regrettables.

Cette crainte vis à vis de l’ère numérique se retrouve aussi chez nombre d’éditeurs de manuels, tout frileux, tout apeurés face à l’espace du web. Au lieu de s’engouffrer dans ce qui est un vaste chantier à conquérir, on se repli (sur des positions préparées à l’avance), on se blottit dans les bonnes vieilles certitudes.

Et puis on part à la chasse aux sorcières.

Ainsi chez Nathan, éditeur notamment du manuel de géographie des terminales L/ES. Pour le cours sur la Mondialisation en débat, 3e question du 2e thème, on nous propose un exercice critique estampillé « B2i » et intitulé « Rechercher des informations sur Internet et porter un regard critique » (pages 192-193). La première page de ce dossier propose une étude comparée de plusieurs sites et invite à l’analyse de la source de l’information pour l’évaluer. L’intention, quoique d’une banalité confondante, peut paraître louable. Ce qui l’est moins, c’est l’orientation que prennent les choses à la dernière question :

Qui seul peut fournir de l'information ?

On lit en effet : « Triez et retenez les informations qui vous paraissent les plus fiables (celles qui émanent de scientifiques reconnus, qui ont pu être vérifiées et validées avant d’être diffusées), puis rédigez… ». Bref, la seule information valide est celle :

  • qui a été produite par des « scientifiques » -> Au moins un master 2 ? des profs d’universités ?
  • qui sont de surcroît « reconnus » -> par qui ? comment le mesure-t-on ? existe-t-il des scientifiques non reconnus ?
  • et de plus une information « vérifiée et validée » -> et par qui ? d’autres « scientifiques reconnus » ?

Bref on le voit, hors des circuits officiels point de salut. De plus, on laisse croire que l’information « scientifique » est homogène, sans débat ni nuance, sans prise de parti et donc d’une impartialité absolue. Est-ce là une bonne introduction au monde universitaire…pourtant si plein de (riches) controverses ?

Mais le meilleur reste à venir. Page suivante en effet, sans qu’on comprenne trop le rapport au thème de la mondialisation en débat, une pleine page est consacrée à l’analyse de l’article « Mondialisation » de Wikipedia. Grâce à la page précédente, on a bien compris que cette source n’est pas fiable, ne résultant pas de scientifiques reconnus ayant fourni une information validée et vérifiée. D’ailleurs, la première question nous invite, ou plutôt nous oblige, à prendre du recul et à exercer l’esprit critique :

Ouh la vilaine source !

Et c’est bien ici que se révèle non seulement la mauvaise fois du dossier, mais, pire encore, l’orientation des questions, qui, loin de permettre à l’élève de réfléchir, lui imposent une réponse toute faite. Et il s’agit bien sûr de démontrer que Wikipédia ne vaut pas tripette, par des questions orientées, au mépris de tout considération pédagogique. C’est indigne. Ainsi, on est amené à critiquer la cartographie (question 3) et à comparer la définition proposée avec celle du manuel (question 4). Le plus consternant, c’est que la copie d’ écran de l’article incriminé montre qu’il y a un lien spécifique vers la « Mondialisation économique », plus à même sans doute de coller au programme !

Chez Nathan on distingue mal les liens…

Toutefois, et c’est rassurant, l’exercice traité avec des élèves montre que ceux-ci ne tombent pas le piège, même si la supercherie ne leur est guère visible. Certes, bien scolairement, ils rappellent que toute source doit être vérifiée. Mais l’analyse de l’article Wikipedia montre qu’il est en fait de bonne tenue.

Finalement nous constatons beaucoup de mauvaise fois et de manquement déontologique. L’objectif est bien de dévaloriser « l’internet », sans doute vu comme un concurrent inquiétant. Rien ici ne laisse voir ce que l’intelligence collective peut apporter, à quel point le net favorise la formation via les FOAD et les MOOC, ce que le travail collaboratif, gratuit, généreux peut avoir d’important au XXIe siècle. Il ne s’agit pas dire que le manuel est inutile, d’autant qu’il est, pour le reste, souvent pertinent et reste l’outil principal qui accompagne l’élève. Mais un autre rapport au savoir et aux ressources doit se construire, ce qu’un éditeur comme LeLivreScolaire développe d’ailleurs avec pertinence, tant le XXe siècle industriel monopolistique apparaît comme révolu dans ce domaine.

L’enjeu énergétique (2nde – G3)

I. Étude de cas – le Japon et la dépendance énergétique

Problématique générale de la séquence : évaluer le dépendance énergétique du Japon et comment cela conduit à des tensions et des débats de société.

Organisation :

  • chaque thème est traité en travail de groupe
  • il faut répondre à la problématique posée
  • les recherches sont tweetées et agrégées dans le support défini
  • la restitution est double : exposé à la classe et résumé, avec quelques documents, dans un Google Doc unique

Gestion de l’information : les documents et les questions proposées servent à lancer la réflexion. On cherchera d’autres informations, notamment sur les sites signalés.

Compétences B2i : les compétences évaluées pour le B2i sont les suivantes :

  • Je sais utiliser une plate-forme de travail de groupe
  • Je sais choisir les logiciels, matériels et logiciels adaptés à mes besoins
  • J’utilise les documents et logiciels dans le respect des droits d’auteur et de propriété
  • Je mets mes compétences informatiques à la disposition des autres
  • Je sais créer et modifier un document numérique composite transposable et publiable
  • Je sais utiliser des outils permettant de travailler à plusieurs sur un même document
  • Je sais utiliser les fonctions avancées des outils de recherche sur internet

1 – Un pays dépendant

Thème 1 – les contraintes du territoire

  • Problématique : montrez que le Japon est un territoire de contraintes.
  • Production : Prezi

 

On présentera ce territoire en alliant cartes, images/vidéo et chiffres. Travaillez sur l’espace utile en commençant avec l’article « Géographie du Japon » de Wikipedia. Le Japon des risques est évidemment à prendre en compte, notamment à partir de ce dossier de l’Académie de Poitiers. De nombreux sites permettent de visualiser en direct sur une carte la localisation et l’intensité des séismes, comme celui-ci ou celui de l’Institut météorologique japonais. Pourquoi peu-on dire que c’est une entrave à la production d’énergie ?

Le relief  Le risque sismique Les tsunamis

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