Nourrir les Hommes (2nde-G2)

Étude de cas – le Brésil

5 thèmes sont à aborder en étude de groupe :

  1. Le Brésil, ferme du monde
  2. L’agriculture productiviste
  3. L’impact social
  4. L’impact environnemental
  5. Quelle politique mener ?

Chaque groupe produit :

  • un résumé écrit de ses recherches dans le document commun, qui répond à la problématique posée ;
  • des tweets avec le hashtag qui sera choisi en cours
  • un support sur lequel il s’appuiera pour présenter oralement, pendant 15 minutes, le bilan du travail (carte mentale, prezi, storify, schéma, …).

Introduction

Ce diaporama de la FAO permet d’introduire la plupart des thèmes à aborder :

 

Thème 1 – Le Brésil, ferme du monde

Problématique : pourquoi le Brésil est-il surnommé la « ferme du monde » ?

Document 1 Document 2 Document 3

Les exportations agricoles

Le rang mondial des production brésiliennes

La part de l’agriculture dans les exportations
Source Source Source

 

L’aspect spatial est également important. En étudiant la fiche Brésil du CIA World Factbook, montrez quels sont les partenaires commerciaux du Brésil. Les informations sont-elles concordantes avec le tableau ci-dessous, pourquoi ?

Document complémentaire

 

Question 1 – relevez l’information, analysez là et produisez un texte pour répondre à la problématique de cette première partie.

Question 2 – Construisez un document à partir de cette carte interactive. Choississez bien les données, puis coller la carte dans le cours collaboratif. En dessous, justifiez le choix des données et interprétez l’information.

 

Thème 2 – L’agriculture productiviste

Problématique  : comment l’agriculture commercial est-elle organisée ?

Une vidéo issu des rushes du film Home.

Une Fazenda
Document 1 Document 2

La répartition des cultures
La répartition des cultures

Le matériel

Plus d’informations sur cette Fazenda dans l’article source.

 

 

L’INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE, FACTEUR MAJEUR DE CROISSANCE

1. L’immensité des terres : un atout

L’immensité du territoire brésilien et de ses terres exploitables constitue l’un des premiers atouts de son économie agricole. Le Brésil consacre près de 60 millions d’hectares aux différentes cultures et 230 millions d’hectares aux pâturages pour l’élevage12(*). Selon plusieurs estimations présentées à de nombreuses reprises aux membres de la délégation, il resterait, sans tenir compte du territoire de la forêt amazonienne, près de 90 millions d’hectares de terres disponibles pour accroître les cultures. Au surplus, l’élevage pourrait vraisemblablement être rendu plus intensif afin de libérer des pâturages pour d’autres usages agricoles. Les succès nationaux dans le domaine agricole s’appuient également sur l’existence d’importantes ressources en eau, le pays disposant de 18 % des ressources mondiales.

Les terres brésiliennes sont exploitées par plus de 4 millions d’entreprises agricoles. Toutefois, il existe une très forte dichotomie entre petites et grandes exploitations : les plus grandes fermes concentrent ainsi fortement les terres puisque 3,5 % des exploitations brésiliennes totalisent plus de la moitié de la surface agricole.

2. Le leader mondial des exportations agroalimentaires

Le Brésil a connu une croissance régulière de ses exportations agricoles depuis une vingtaine d’années, avec une véritable explosion depuis 2001 : entre 2001 et 2005, les exportations agroalimentaires ont ainsi progressé de 16,3 % par an en moyenne, cette augmentation ayant été encore plus soutenue à destination de certaines économies émergentes, comme l’Inde ou la Chine, en s’établissant à 26 % par an. Conséquence de cet accroissement des échanges agroalimentaires, leur solde s’est élevé, en 2006, à 42,7 milliards de dollars, soit 93 % de l’excédent de la balance commerciale brésilienne (46,1 milliards de dollars). Le Brésil est devenu, au fil des années, le premier exportateur mondial de soja, de sucre et d’éthanol, de boeuf, de poulet, de tabac ou de jus d’orange. A cet égard, le développement de la consommation de sucre dans le monde, à un rythme annuel d’environ 2,5 %, constitue un facteur de croissance de premier ordre puisque le Brésil en est le premier producteur mondial avec 31 millions de tonnes par an.

Les pays membres de l’Union européenne figurent parmi les principaux clients du Brésil (22,1 %), tout comme, pour une part croissante, l’Amérique latine (21 %), les Etats-Unis (17,3 %), la Russie et l’Asie (19 %), notamment sous l’influence du dynamisme de la Chine13(*).

A l’appui de ces éléments statistiques, les membres de la délégation ont pu constater le rôle éminent joué dans ce secteur-clé de l’économie nationale par des entreprises comme Louis Dreyfus Commodities Brasil (LDCB), dont ils ont rencontré le président directeur général, M. Kenneth GeldL réussite brésilienne dans le domaine de l’agro-négoce s’explique principalement par les importants gains de productivité enregistrés dans le secteur de l’agriculture au cours des dernières années, soutenus par un grand mouvement de modernisation et de mécanisation de nombreuses exploitations et, plus récemment, par l’augmentation des surfaces cultivées. Selon l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), la productivité globale des facteurs de production s’est accrue de 40 % entre 1990 et 2004. Dans certains secteurs, ces gains ont été spectaculaires : ainsi, entre 1991 et 2006, ils ont été de 200 % pour la production de coton, de 80 % pour le maïs, de 52 % pour le soja ou de 44 % pour le blé.

Source : senat.fr, septembre 2012

Utilisez cette application interactive pour monter la localisation des grandes productions (maïs, soja, canne à sucre) et leurs dynamiques.

Thème 3 – L’impact social

Problématique : en quoi le développement agricole est-il inégalitaire et avec quelles conséquences ?

En 2008 la faim restait un problème :

Un texte

Brésil : manifestation des sans-terre

Déçus par la politique agraire de l’ancien président brésilien Lula et l’expansion de l’agrobusiness au détriment de l’agriculture familiale, 4.000 paysans sans terre ont manifesté à Brasilia pour réclamer une réforme agraire à la présidente Dilma Rousseff. « Dilma (Rousseff) a enrichi le latifundio (grands propriétaires terriens) et a oublié les sans-terre », ont scandé toute la semaine les paysans qui campent au coeur de la la capitale du Brésil dans l’attente d’une réponse.
« Le Brésil est le champion du monde de la mauvaise distribution des terres (…) et la concentration des propriétés a maintenant tendance à augmenter, en raison du boom des matières premières qui ont déclenché une ruée vers l’achat de terres », a déclaré à l’AFP Miguel Carter, coordinateur du livre « Le Mouvement des sans-terre et la réforme agraire au Brésil ». Dans ce pays, 1% des grands propriétaires occupent 45% des terres cultivables, d’après les chiffres officiels. Il y a une semaine, quelque 50.000 paysannes avaient également manifesté à Brasilia pour réclamer notamment l’accès à la terre.
Le porte-parole du MST et de Via Campesina, José Valdir Misnerovizz, reconnaît que l’arrivée au pouvoir en 2003 de Luiz Inacio Lula da Silva, un ancien ouvrier métallurgiste allié historique des mouvements sociaux, « a entraîné une grande attente » mais que les résultats ont « déçu ». « Lula nous a promis beaucoup de choses mais rien ne s’est concrétisé », a dit à l’AFP José Gino de Oliveira, père de sept enfants et qui depuis 2003 attend un lopin de terre, dans un campement précaire au bord d’une route. Le MST, mouvement social brésilien le mieux organisé et symbole de la lutte paysanne, est né il y a 27 ans pour obtenir des terres pour les pauvres.
Mais la lenteur de la réforme agraire semble l’avoir essoufflé et il ne réussit plus à mobiliser, comme avant, des dizaines de milliers de personnes lors de ses manifestations à Brasilia. Néanmoins, il maintient sa politique d’occupations de propriétés terriennes pour faire pression sur le gouvernement et cette semaine il a envahi la plus grande plantation d’oranges du pays, dans l’Etat de Sao Paulo.
Le gouvernement de Lula dit avoir distribué une terre à 600.000 familles de 2003 à 2010. Cependant les mouvements paysans affirment qu’il existe encore dans le pays quatre millions de familles sans terre et que 200.000 d’entre elles vivent dans des campements sans infrastructure. « Le gouvernement a distribué des terres et les chiffres peuvent paraître élevés mais c’est encore insuffisant » dans un pays où les gros agriculteurs font progresser la balance commerciale et leur lobby a un poids énorme au parlement et alors que « Lula n’est pas entré en conflit avec ces secteurs », a souligné Carter. « Maintenant le sentiment est que la réforme agraire a disparu du calendrier et du discours de Rousseff », héritière politique de Lula qui a pris es fonctions en janvier, a déclaré à l’AFP le professeur et et spécialiste en questions agraires de l’Université de Brasilia, Sergio Sauer.

AFP, 26 août 2011

 

Les conséquences de l’agriculture inégalitaire
Document 1 Document 2

Le Mouvement des sans terre (MST)

La répartition des terres selon la taille des exploitations

 

Document 3 Document 4

Front pionnier : des paysans pauvres coupent la forêt pour planter du manioc

Population : répartition et migrations

Note : le document 1 est issu de l’excellent blog de Xavier Martin.

Pensez à réaliser un schéma rapide pour résumer les informations.

 

Thème 4 – L’impact environnemental

Problématique : en quoi le développement agricole fait-il porter un risque sur l’environnement ?

L’impact spatial des agrocarburants est très important :

Le Brésil est le plus grand producteur et le plus grand exportateur mondial d’éthanol. En 2006, la production brésilienne a été de 16,3 milliards de litres, soit le tiers de la production mondiale et 42% de l’éthanol utilisé comme combustible dans le monde, et la projection de sa production pour 2008 est de 26,4 milliards de litres. La production actuelle est réalisée par plus de 300 usines, situées pour 60% dans le Sudeste (surtout l’État de São Paulo) et le Centre-ouest, et pour 40% dans le Nordeste. Mais des centaines de projets sont en cours de réalisation dans d’autres régions, plus au Nord, ce qui pourrait rendre nécessaire la création de nouvelles infrastructures, des « alcoolducs » pour acheminer l’éthanol jusqu’aux régions consommatrices, ou de « polyducs » capables d’acheminer alternativement plusieurs fluides différents.

Source : Geoconfluence

Document 1 Document 2

Récolte mécanisée de la canne à sucre, source de production d’alcool

Les biocarburants et le territoire brésilien : lieux de production, infrastructures spécialisées

 

Voir plus d’informations sur la source de ces documents.

Le cas des agrocarburants est symptomatique des enjeux environnementaux. Voyez d’abord, en guise d’introduction, ce diaporama tiré d’une émission du Dessous des cartes.

Quels problèmes sont  posés ?

La production de biodiesel à partir de plantes comme le ricin, le tournesol et le palmier à huile, cultivés dans le cadre d’exploitations familiales, avait été célébrée comme un modèle soutenable sur le plan environnemental, favorisant l’intégration sociale. Malgré les objectifs du Plan, la majeure partie du biodiesel produit au Brésil est issu du soja, dont le marché est contrôlé par les multinationales, et la production aux mains des grands propriétaires terriens. Jusqu’à présent, les actions du gouvernement visant à inverser la tendance se sont révélées très insuffisantes et la « durabilité » du secteur agroénergétique reste encore à prouver. […]

Le nouveau modèle de culture du soja repose sur les mêmes bases que la Révolution Verte : la monoculture, l’utilisation intensive des intrants agrochimiques, l’industrialisation de l’agriculture, la dépendance vis-à-vis des grandes multinationales et des cultures d’exportation. L’outil qui permet à ce modèle de s’imposer est le « pack » biotechnologique composé de graines de soja transgéniques RR, d’herbicides à base de glyphosate et de la technique du semis direct.

Le semis direct est une technique agronomique qui permet d’ensemencer les champs sans labour préalable, ce qui favorise généralement la protection édaphique en augmentant la teneur du sol en matière organique, tout en évitant l’érosion. Cette pratique, associée à l’utilisation de cultures résistantes aux herbicides, favorise la prolifération des maladies et mène donc à l’augmentation exponentielle de la quantité d’herbicides, de fongicides et d’insecticides utilisés par les agriculteurs. Le gain économique immédiat pour les producteurs vient de la réduction drastique de main-d’œuvre nécessaire pour la semence – de 28 à 37 % en moins qu’avec la méthode traditionnelle – et de la réduction des coûts de production qui s’ensuit. […] Un autre des éléments décisifs pour l’expansion du soja, c’est les infrastructures : au Brésil, les coûts de transport et d’écoulement du soja sont très élevés par rapport aux pays voisins. Le transport se fait principalement par route, la distance moyenne parcourue par les camions avoisinant les 1 000 kilomètres, ce qui revient beaucoup plus cher que le rail ou le transport par voie d’eau. En outre le réseau routier est très mauvais, notamment dans les zones intérieures du pays, les réseaux ferroviaires et navigables sont pratiquement inexistants, et les ports ont une capacité d’écoulement des marchandises trop faible. […) Il y a quelques années, le Brésil a répondu à l’augmentation de la demande mondiale de soja avec l’avancée du front agricole. La colonisation des zones du centre-ouest du pays commence dans les années 1970, période durant laquelle l’Etat encourage les flux migratoires vers ces régions : des millions de familles de petits agriculteurs du sud prennent la route de l’exode vers les Etats du Mato Grosso, du Rondônia, d’Acre, Roraima et Pará. Se met alors en place un système alliant déforestation et utilisation des zones dégagées pour l’élevage et l’agriculture, selon une intensité variable, dépendant principalement des fluctuations du marché agricole.

Source : Visions cartographiques

 

L’ONG Oxfam attire aussi l’attention, à sa manière… :

Comment résumer ces informations sous forme de schéma ?

Note : pensez à utiliser le logiciel Dia.

 

Thème 5 – Quelle politique mener ?

Problématique : quels acteurs et quelles actions pour relever les défis ?

 

Deux défis majeurs
Document 1 Document 2

Un rouage de la mondialisation agricole
Un système lié à la mondialisation

Des terres accaparées par des entreprises étrangères

 

Des succès de l’État…mais encore des difficultés :

Le Brésil a réussi à faire reculer la malnutrition de manière spectaculaire grâce à son programme «Faim zéro», un succès que le président Luiz Inacio Lula da Silva a mis en avant lundi au sommet sur la sécurité alimentaire à Rome en dépit d’énormes défis encore à venir. En six ans, la malnutrition a reculé de 73% et la mortalité infantile de 45%, selon les données de l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du rapporteur spécial de l’ONU pour le Droit à l’Alimentation, Olivier de Schutter.En 2003, début du premier mandat de Lula, le Brésil a réuni sous le label «Faim Zéro» des dizaines de programmes sociaux qui vont de la construction de citernes dans des zones de sécheresse, au crédit rural et à la distribution de nourriture. Les plus importants, adoptés par la suite dans de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique latine, sont la «Bolsa Familia» (Bourse famille), une allocation de 55 dollars mensuels attribuée aux familles les plus pauvres à la condition que leurs enfants aillent à l’école, et la distribution de goûters pour 37 millions d’enfants dans les écoles. Aujourd’hui 12,4 millions de familles reçoivent la Bolsa Familia, qui représentent le quart des 190 millions de Brésiliens. Le Brésil a d’ailleurs reçu les éloges de la FAO pour son action dans la lutte contre la faim, axe des politiques sociales du pays depuis l’arrivée au pouvoir de Lula en janvier 2003.

«De 2003 à 2008, la proportion de pauvres au Brésil est passée de 28% à 16%. Cela signifie que 19,3 millions de personnes sont sortis de la pauvreté», a expliqué à l’AFP Marcelo Neri, chef du Centre des politiques sociales de la Fondation Getulio Vargas.

D’énormes problèmes structuraux persistent néanmoins, comme le manque de formation de qualité et de création d’emploi dans les secteurs les plus pauvres, selon Roberto Nascimento, spécialiste en études sociales à l’université fédérale de Minas Gerais. Au Brésil, une famille riche dépense en trois jours ce qu’une famille pauvre dépense en un an, et il faudrait vingt ans pour atteindre un niveau qui pourrait être considéré comme juste, a révélé récemment le Centre d’enquêtes économiques. Géant de la production alimentaire et un des rares pays à posséder encore de grandes surfaces de terres cultivables, le Brésil reste paradoxalement une des nations les plus inégalitaires au monde et une de celles avec la plus grande concentration de la propriété, a dénoncé récemment le rapporteur de l’ONU pour le droit à l’Alimentation.

AFP, novembre 2009

 

Les coopératives et le commerce équitable, « la » solution ? Observez qui agit et comment à travers l’exemple de Coagrosol.

L’initiative individuelle est aussi fondamentale : montrez comment et avec quel impact :

Pour élargir le débat : la gouvernance mondiale, un vœu pieu (voir aussi ici) ou un échec ?

 

Bilan

Beaucoup de sites utilisés ici sont des ressources importantes :

 

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