I. Étude de cas – le Japon et la dépendance énergétique
Problématique générale de la séquence : évaluer le dépendance énergétique du Japon et comment cela conduit à des tensions et des débats de société.
Organisation :
- chaque thème est traité en travail de groupe
- il faut répondre à la problématique posée
- les recherches sont tweetées et agrégées dans le support défini
- la restitution est double : exposé à la classe et résumé, avec quelques documents, dans un Google Doc unique
Gestion de l’information : les documents et les questions proposées servent à lancer la réflexion. On cherchera d’autres informations, notamment sur les sites signalés.
Compétences B2i : les compétences évaluées pour le B2i sont les suivantes :
- Je sais utiliser une plate-forme de travail de groupe
- Je sais choisir les logiciels, matériels et logiciels adaptés à mes besoins
- J’utilise les documents et logiciels dans le respect des droits d’auteur et de propriété
- Je mets mes compétences informatiques à la disposition des autres
- Je sais créer et modifier un document numérique composite transposable et publiable
- Je sais utiliser des outils permettant de travailler à plusieurs sur un même document
- Je sais utiliser les fonctions avancées des outils de recherche sur internet
1 – Un pays dépendant
Thème 1 – les contraintes du territoire
- Problématique : montrez que le Japon est un territoire de contraintes.
- Production : Prezi
On présentera ce territoire en alliant cartes, images/vidéo et chiffres. Travaillez sur l’espace utile en commençant avec l’article « Géographie du Japon » de Wikipedia. Le Japon des risques est évidemment à prendre en compte, notamment à partir de ce dossier de l’Académie de Poitiers. De nombreux sites permettent de visualiser en direct sur une carte la localisation et l’intensité des séismes, comme celui-ci ou celui de l’Institut météorologique japonais. Pourquoi peu-on dire que c’est une entrave à la production d’énergie ?
Le relief | Le risque sismique | Les tsunamis |
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Thème 2 – les ressources énergétiques : importations et investissements
- Problématique : pourquoi peut-on parler d’État dépendant ?
- Production : Storify
Plusieurs questions se posent :
- le Japon dispose-t-il de ressources énergétiques ?
- de quoi a-t-il besoin ?
- où s’approvisionne-t-il ?
- comment assure-t-il son approvisionnement ?
L’article dédié de Wikipédia est un bon point de départ, ainsi que les données ci-dessous notamment tirées de l’Agence Internationale de l’Énergie.
L’énergie japonaise | Production d’énergie par secteur | 2012, une année particulière |
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Complétez avec l’outil statistique « Perspective Monde »de l’Université des Sherbrooke pour construire vos propres graphiques. Comparez avec d’autres États, avec les données produites par le CIA World Factbook.
Il faut ensuite travailler à l’échelle mondiale pour comprendre les enjeux de l’approvisionnement, par exemple avec le cas du pétrole :
L’origine du pétrole | Une route à risque ? | La consommation |
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Des informations complémentaires sur l’importation des autres matières premières se trouvent ici. Le ministère de la défense présente la sécurisation des routes. Le site de Japex offre des informations complémentaires et vous trouverez un dossier complet sur l’ US Energy information Administration. Utilisez également des statistiques du la page « data » de ce même site.
Thème 3 – la place de l’énergie nucléaire
- Problématique : quelle est la place de l’énergie nucléaire au Japon avant 2011 ?
- Production : Carte mentale [Avec Mindmup]
On se référera tout d’abord à Wikipédia, en anglais sur l‘énergie, et en français pour les installations nucléaires. L’historique peut être approfondi sur le site de la World Nuclear Association et avec Paris Match. Avec ce reportage de 1981 relevez tous les arguments qui ont favorisé le nucléaire :
Utilisez le site Perspectives Monde, de l’Université de Sherebrooke, pour construire des graphiques significatifs.
Avec cet article du Monde, montrez l’implication de sociétés étrangères.
Un grand producteur mondial | Les sites | L’origine de l’électricité en 2008 |
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Une énergie indispensable ?
Le Japon peut se passer d’électricité nucléaire, aussi bien l’hiver que l’été, comme le montre une analyse de la production d’électricité au cours des douze dernières années.
Selon les années, entre 2006 et 2010, le nucléaire a représenté de 23% à 28% de l’électricité produite au Japon (15% en 2011).
Lors de la catastrophe nucléaire de Fukushima, plusieurs réacteurs étaient déjà à l’arrêt, certains depuis plusieurs années comme trois des sept réacteurs de Kashiwazaki Kariwa (depuis 2007, un 4e est resté en réparation pendant 4 ans) ou pour leur maintenance annuelle (vérifications, réparations et rechargement de combustible).
Par la suite, et en plus de ceux endommagés dans diverses centrales, tous les réacteurs ont été arrêtés à la date de leur maintenance sans redémarrer ensuite. En effet, malgré les tentatives de l’industrie nucléaire et du gouvernement central, la population s’oppose au redémarrage des réacteurs. Depuis un an, la population est beaucoup mieux informée des dangers du nucléaire et de nombreux mensonges des compagnies ont été révélés : accidents non signalés, rapports falsifiés, compromission de l’autorité de sureté …
Une situation semblable s’est déjà produite en 2002 lorsque, à la suite d’accidents et de rapports de sécurité falsifiés, Tokyo Electric Power (Tepco) a été contraint d’arrêter les dix-sept réacteurs nucléaires alimentant Tokyo et plusieurs autres villes (Lire la suite sur le blog Energeia).
Thème 4 – organiser le territoire
- Problématique : comment la dépendance énergétique influence-t-elle l’organisation du littoral ?
- Production : Scribblemaps
Travaillez à l’échelle locale pour expliquer comment s’organise un littoral industrialo-portuaire, en insistant sur les terminaux énergétiques, dont vous trouverez la carte ici. Partez de cette imagepour étudier la baie de Tokyo. Comment le territoire est-il géré pour répondre aux besoins tout en faisant face aux contraintes ?
Terminal gazier | L’organisation du littoral | L’exemple de Kobe |
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Conclusion
2 – La recherche d’énergie, un facteur de tension
Thème 5 – les tensions géopolitiques
- Problématique : comment le contrôle des ressources influence-t-il les relations entre les États ?
- Production : Storify
Montrez que les tensions se cristallisent aussi autour des terres rares, encore majoritairement produites par la Chine, en expliquant pourquoi elles sont utiles pour l’énergie. Expliquez également quels sont les enjeux au Nord du pays:
Tourner la page d’un différend territorial vieux de plus de 150 ans : c’est le souhait du premier ministre japonais qui s’est dit prêt, quitte à se mettre à dos une partie de sa population, à négocier avec son voisin russe au sujet des îles Kouriles. Baptisée “Kouriles du Sud” côté russe et “territoires du nord” côté japonais, la partie sud de l’archipel fait depuis 1855 l’objet des convoitises des deux pays. “L’environnement stratégique dans la région Asie-Pacifique est en constante évolution, et la relation entre le Japon et la Russie prend une nouvelle signification. Quant à moi, je vais continuer avec une volonté farouche de négocier sans relâche avec la Russie pour parvenir à un accord entre nos deux pays, a déclaré Yoshihiko Noda, le 1er ministre japonais.” Pour Tokyo, le Traité signé en 1855 reconnaît comme japonaises les quatre îles formant la partie sud de l’archipel. La Russie, elle, évoque un héritage de l’ex-URSS. “Les possibilités pour le Japon de contribuer à la modernisation et au développement de l’Extrême-Orient de la Russie sont énormes. Et la Russie a certainement tout à gagner à cela, tout comme les entreprises japonaises. C’est donc une situation de gagnant-gagnant, souligne Jeffrey Kingston, spécialiste du Japon.” L’enjeu est donc avant tout diplomatique, car ces négociations pourraient aboutir à la signature d’un traité de paix entre les deux puissances qui restent officiellement en conflit depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Mais également économique, car on soupçonne les eaux territoriales du sud de l’archipel de contenir des quantités non négligeables de pétrole et de gaz.
fr.euronews.com, 7 février 2012
Comparez cet article et celui-ci (en faisant bien attention aux dates) pour montrer la diversité des tensions.
Thème 6 – le nucléaire en débat
- Problématique : le Japon peut-il se passer de l’énergie nucléaire ?
- Production : Prezi
Le nucléaire, une peur qui s’enracine après les bombardements de 1945 et se traduit dans le cinéma, notamment avec le premier Godzilla de 1954 :
Cela ne ressemblait pas à une « une foule », mais bel et bien à un « rassemblement de citoyens, dont chacun était responsable, guidé par sa volonté propre », pour reprendre les paroles de Kenzaburo Oe [Prix Nobel de littérature et personnalité centrale du mouvement antinucléaire] dans son discours prononcé lors de la manifestation baptisée « Adieu à l’énergie nucléaire – grand rassemblement de 100 000 personnes » qui s’est tenue le 16 juillet. Devant la résidence officielle du Premier ministre, à Tokyo, comme partout dans les rues de l’Archipel, la mobilisation initiée après la catastrophe de Fukushima [en mars 2011] n’a cessé de grandir jusqu’à prendre une ampleur sans précédent cet été. Au cours d’un meeting, l’auteure Keiko Ochiai, micro en main, était revenue sur la réaction du Premier ministre Yoshihiko Noda. [Celui-ci avait qualifié de « vacarme » les protestations contre le redémarrage des réacteurs nucléaires.] « Cela n’est pas juste un vacarme. Prendre les voix de la contestation pour des nuisances sonores, en voilà une attitude démocratique ! Montrons-lui ce qu’est la vraie démocratie ! » s’était-elle indignée. [lire la suite sur le site de Courrier International]
Cinq jours seulement après son entrée en fonction, Shinzo Abe [nouveau premier ministre] a fait savoir qu’il envisageait la construction de nouveaux réacteurs, malgré l’opposition d’une grande partie de la population au nucléaire depuis l’accident de Fukushima.Les principaux médias nippons ont relayé lundi des propos tenus par M. Abe dimanche sur la chaîne de télévision privée TBS, au lendemain de sa visite sur le site de la centrale Fukushima Daiichi, gravement endommagée après le tsunami du 11 mars 2011. « Les nouveaux réacteurs seront différents de ceux construits il y a 40 ans, de ceux de Fukushima Daiichi qui ont entraîné la crise », a expliqué le chef du gouvernement. […]L’après Fukushima avait été au cœur de la campagne des législatives qui a vu la victoire des conservateurs du Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite) emmenés par M. Abe. Jusqu’ici, ce dernier s’était contenté de dire qu’il accepterait le redémarrage des réacteurs jugés sûrs par l’Autorité de régulation. Parmi les 50 réacteurs du Japon, 48 sont maintenus à l’arrêt en raison des nouvelles mesures de sécurité exigées après la catastrophe. Quelque 160.000 personnes ont quitté la région contaminée dont une partie est devenue totalement inhabitable et le démantèlement des réacteurs endommagés devrait durer une quarantaine d’années.Dans l’interview à TBS, poursuivent les médias, M. Abe a souligné que seule la centrale Fukushima Daiichi a été endommagée par le tsunami et que toutes les autres centrales installées dans la région avaient résisté. Les conservateurs estiment, comme le lobby industriel, que le Japon ne peut pour l’heure se passer complètement d’énergie nucléaire. Depuis l’accident de Fukushima, l’archipel a nettement augmenté ses importations d’hydrocarbures pour compenser l’arrêt de la quasi-totalité des réacteurs.Malgré l’hostilité d’une majorité de la population à l’énergie atomique, le PLD a triomphé aux élections législatives le 16 décembre dernier, l’emportant face au gouvernement de centre-gauche sortant de Yoshihiko Noda qui avait promis une sortie du nucléaire à l’horizon 2040 . « Le public semble s’inquiéter de la capacité du Japon à produire suffisamment d’électricité », a encore expliqué M. Abe. […]
lesechos.fr, 31 décembre 2012
Quels sont les enjeux énergétiques du nucléaires ? Pourquoi y a-t-il un débat de société ?
Thème 7 – quelle place pour les énergies renouvelables ?
- Problématique : la production d’énergies renouvelables est-elle une vraie alternatives ?
- Production : Carte mentale
Révolution au pays du Soleil levant. Entrée en application le 1er juillet [2012], une nouvelle loi oblige les compagnies d’électricité japonaises à acheter l’énergie produite par les panneaux solaires, les éoliennes et la biomasse à un tarif déterminé. Et généralement plus élevé que celui du marché. « Cette loi doit servir d’accélérateur pour les énergies renouvelables », explique Yukio Edano, ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie. À terme, le gouvernement espère que la production électrique fournie par les énergies dites propres atteindra cette année l’équivalent de deux réacteurs nucléaires de moyen gabarit, soit 2 500 mégawatts. […] À l’heure actuelle, le solaire, l’éolien, la géothermie et la biomasse ne couvrent que 2 % des besoins en énergie. Si on y ajoute l’hydraulique, la production atteint seulement 10 %. Mais de nombreuses initiatives devraient augmenter rapidement ce chiffre.Ainsi, SoftBank, groupe de télécommunications mobiles opposé au nucléaire, prévoit de construire 11 centrales utilisant les ressources du soleil ou du vent, et notamment la plus grande centrale solaire du pays sur l’île de Hokkaido. La société a d’ores et déjà inauguré un petit parc photovoltaïque à Kyoto. Le fabricant de matériel électronique et informatique Toshiba s’apprête lui à construire un parc solaire à Minamisoma, à 30 kilomètres de Fukushima. Cette installation devrait approvisionner 30 000 ménages. Dans la région de Kagoshima, le groupe Kyocera va lancer la construction d’une centrale solaire de 70 mégawatts qui alimentera environ 22 000 logements.En tout, le pays connaîtrait plus de 100 projets de fermes de panneaux photovoltaïques d’une puissance de plus de 1 mégawatt chacune. Enfin, la maison de commerce Marubeni et des entreprises comme Mitsubishi, Nippon Steel ou encore Hitachi projettent d’installer une importante ferme d’éoliennes flottantes au large de Fukushima pour fournir plus de 100 000 foyers. Une première éolienne de 2 mégawatts a été installée cette année. Le plan prévoit l’installation de deux autres turbines de 7 mégawatts en 2013 et 2015, à une distance de 20 à 40 kilomètres des côtes, et par 100 à 150 mètres de profondeur.
Par Leslie Meuraillon, lepoint.fr, février 2012
Pour commencer les recherches, voir un projet éolien marin sur nippon.com, et chez le constructeur Mitsubishi (en anglais), ainsi qu’un dossier sur les énergies renouvelable toujours sur nippon.com. On peut faire un bilan, une cartographie et des comparaisons entre États avec le site The Windpower.Montrez aussi les contraintes et limites des énergies renouvelables :