Carnet de bord Elearn², Module 2, Activité 6
Passé le temps d’une prise de conscience des enjeux pédagogiques et de leurs perspectives, il est temps de poser les bases d’une réflexion plus concrète sur l’intégration de l’elearning.
Contexte
Dans mon premier billet je songeais à retravailler une séquence de géographie sur les mondes arctiques. En repensant à cette idée, il m’est apparu qu’il serait plus pertinent de reprendre un projet réalisé l’an passé et qui, de manière très empirique, présentait déjà un processus intégrant l’elearning. Un an après, j’en vois mieux les points forts et les faiblesses et les deux premiers modules du MOOC ont permis de commencer à porter un regard critique fructueux.
J’ai déjà publié un compte-rendu de ce projet : des binômes constitués à partir de deux classes éloignées, l’une à Ho Chi Minh Ville et l’autre à Dakar, devaient travailler sur un devoir commun. Voyons à présent comment poser les bases d’une structure plus rigoureuse, en repartant de la même idée d’une collaboration entre l’une de mes classe et celle d’un lycée français d’Afrique.
Construire un projet
Pourquoi l’elearning ?
Après avoir complété ma fiche d’auto analyse, la plus-value de l’elearning apparaît sur plusieurs points, et m’a déjà été confirmée par mes premières expériences empiriques, et notamment dans le cadre du modèle IMAIP :
- une information enrichie et multiple, des médias de natures variées
- une motivation suscitée par le défi et la découverte, entretenue par les échanges
- des activités classiques mais aussi novatrices, comme la carte mentale collaborative ou la création d’un fichier audio, mais aussi l’usage d’outils en ligne pour que les apprenants à créent et commentent leur propre information
- une interaction entre pairs et avec les formateurs grâce aux outils collaboratifs mais aussi avec Twitter et des forums, des échanges soutenus par le tutorat proactif qui accompagne également les étudiants dans l’élaboration de leur production. On insistera auprès d’eux qu’il ne s’agit pas de sanctionner un produit fini qu’ils réalisent seuls (modèle classique), mais bien que nous sommes là pour les aider à réaliser celui-ci.
- une production finale pour donner une intelligence d’ensemble à un sujet particulièrement intéressant
Quelles formes ?
Il faut repartir du même principe : le cours en elearning s’intègre à un cours global, et il est encadré par des séances de présentiel destinées à faire des points d’étapes et à aider les apprenants, bref des séance de tutorat qui auront lieu dans les lycée respectifs. On a donc un véritable duspositif hybride.
Ce tutorat sera résolument proactif, et devra s’appuyer sur une médiatisation forte, le tout pour susciter et entretenir la motivation. C’est donc à ce titre qu’on pourra parler de blended learning.
La dimension temporelle
La question du temps est à aborder à deux niveaux. d’abord dans le défi que représente pour de jeunes apprenant la nécessité de gérer un travail collaboratif asynchrone du fait du décalage horaire entre l’Asie et l’Afrique.
Ensuite, il faut structurer rigoureusement l’organisation générale, notamment pour bien articuler le dispositif avec le cours général. de plus, l’expérience passée a montré une dérive vers l’étalement temporel, nuisible tant pour la motivation des apprenants que pour le suivi des formateurs. On tâchera donc de suivre l’organisation suivante :
Une forte charge de travail ?
Là encore, tirant profit de la première expérience, il faut tenter de mieux doser la charge de travail. Celle-ci peut en effet se révéler lourde, surtout si des problèmes techniques se font jour. Toutefois, un premier travail collaboratif réalisé en début d’année, également par binômes mais au sein de la classe, a permis de former les élèves à ce type d’exercice. Il faudra toutefois, dans le souci constant de l’évaluation du processus proposé par M. Lebrun, être à l’écoute des apprenants et savoir adapter le travail, soit dans sa dimension temporelle, soit dans son contenu.
Quels objectifs ?
On pourra distinguer trois axes :
le domaine disciplinaire
- être acteur de la construction des savoirs
- créer de l’information
- développer les compétences d’analyse, de synthèse, de rédaction, d’expression
les TICE
- gérer les outils collaboratifs
- trouver son chemin dans l’information en ligne
poser les fondements d’un EPA
- assurer une veille sur un objet précis
- communiquer entre pairs / avec les enseignants
- réaliser une curation / partager
- réagir sur l’information produite par les pairs
Quel(s) outil(s) ?
Reste à ce stade une interrogation sur l’outil principal, le centre de contrôle du dispositif. Deux possibilités se présentent :
- conserver le blog, éventuellement en incluant des extensions orientées elearning qui pourraient se révéler pertinentes, car il manque notamment la possibilité de disposer d’un vrai forum.
- utiliser Claco avec les élèves, au risque de les perdre un peu avec un nouvel outil. L’intérêt réside notamment dans la possibilité d’utiliser des outils qui me semble particulièrement pertinents comme les forum et les wiki.
L’intitulé du module 3 montre toutefois que ma réflexion devrait vite progresser.