Gestion des mots de passe

Un bon usage de sa machine passe par les mises à jours et ensuite par une gestion rigoureuse des mots de passe. Pour cela, il faut appliquer une méthode claire et rigoureuse. On pourra retenir trois niveaux :

Le mot de passe « casual »

Pour les services dont on peut faire un usage courant et généralisé sur de nombreuses machines, mais qui ne comportent aucune information personnelle, et qu’on peut même parfois partagé, on peut se contenter d’un mot de passe simple, facile à retenir, en utilisant de petites variantes selon les sites. Pensez par exemple à des combinaisons visuelles liées au clavier, comme efgy789.

Exemple d’usage : service de travail ponctuel comme Padlet

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Utiliser les suites visuelles de caractères

Le mot de passe fort à usage limité

Certains services requièrent une protection forte avec un usage sur un nombre limité de terminaux (un ou deux ordinateurs). Pour cela on peut utiliser un logiciel comme KeePassX (qui se trouve dans la logithèque d’Ubuntu) qui permet de centraliser des mots de passe complexe dans une base de donnés elle même chiffrée via un fichier.kdbx (qu’on ouvre donc avec un mot de Passe, le seul qu’il faille retenir : voir la section suivante). Au cas où, on peut placer ce fichier sur une clé USB avec une version portable de KeePass (pour Windows) pour pouvoir accéder à un service de manière ponctuelle sur une autre machine que la sienne. Voir un tutoriel complet ICI.

Exemple d’usage : accès à l’ENT

Générer et conserver un mot de passe avec KeePassX
Générer et conserver un mot de passe avec KeePassX

Le mot de passe fort multi terminal

En revanche, un problème se pose pour le mail par exemple, qu’on utilisera en général sur plusieurs terminaux, notamment mobile. Il n’est en effet pas nécessairement facile de recopier quelque chose comme Ðpªf£9Rò«&ÎÿàPí0oXu{ÀëOM?{1Å2³wý³²?ü¨z généré par KeePass ! Dans ce cas, on pourra requérir à une autre technique dite la passphrase – ou « phrase secrète » – qui consiste à construire une phrase facile à retenir, qui peut par exemple comprendre le titre d’une œuvre (« En2015jaiadoreStarOuare »). Une phrase peut en effet être quasiment impossible à casser avec une attaque par brute force. Certains recommandent également la technique du diceware qui consiste à tirer au sort des mots dans une liste via des lancés de dé. Voir un tutoriel complet ICI.

Exemple d’usage : mail

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La France en villes – Clichy sous bois

Cet exercice peut se faire seul ou en binôme. C’est une introduction à la tâche complexe : un problème est posé, et il faut tâcher d’y répondre en mobilisant des connaissances du cours et des capacités liées à l’analyse de document.

Vous devrez déposez dans Owncloud (dossier Clichy) :

  • un texte au format PDF
  • un schéma réalisé au crayon sur feuille

Problème : comment gérer les fractures urbaines à Clichy sous bois ?

Vous construirez votre réponse à partir des trois axes abordés. Le schéma doit rendre compte des problématiques liées à la ville de Clichy en relation avec l’aire urbaine. N’oubliez pas de mobiliser les connaissances vues en cours et notamment les concepts liées à l’étude de la ville.


Afficher une carte plus grande

I. Des fractures urbaines

distances-de-paris-centre-lDans cette première partie, étudiez la situation de Clichy sous Bois. Il faut mettre en valeur la situation économique et l’accès aux services, notamment de transport pour voir si la commune est bien reliée au centre urbain.

Vous pourrez utiliser les statistiques fournies par l’INSEE [PDF] en sélectionnant soigneusement et rapidement les plus utiles, l’introduction de cet article sur les émeutes de 2005, les données fournies sur OpenStreetMap et GoogleMaps la carte ci-contre ou encore le calcul de trajet de la RATP.

 

II. Quel urbanisme ?

En utilisant la fonction « Consulter les données historiques » de Géoportail, observez la ville au lendemain de la guerre. La vidéo des origines du grand ensemble de Créteil permettra de se rendre compte des idées qui ont contribué à bâtir une partie de la banlieue parisienne. On utilisera également le site web de la ville, et notamment cette page de photographies.

 

III. Quelles politiques de la ville ?

Quelles sont les politiques de la ville qui ont été menées et avec quelles limites ? Utilisez et la vidéo et les extraits d’articles ci-dessous :

Liberation, avril 2017, extraits

Au lycée Albert-Schweitzer du Raincy, l’option histoire de l’art proposée en seconde est particulièrement demandée. Et pour cause : pour les collégiens de Bondy, de Clichy-sous-Bois et des autres communes pauvres des alentours, c’est la possibilité de contourner la carte scolaire, qui les oblige à s’inscrire au lycée de leur ville. Le Raincy est considéré comme le «Neuilly de la Seine-Saint-Denis», avec ses pavillons coquets et ses maisons en meulière.

Sans surprise, le proviseur du lycée Alfred-Nobel de Clichy, Daniel Peletier, est pour le maintien de la carte scolaire. Sa suppression entraînerait le départ des meilleurs éléments vers les «bons» établissements de la région, voire de Paris. […]  Comme ses collègues du 9-3, Daniel Peletier a profité des possibilités offertes aux lycées défavorisés. A la dernière rentrée, il a signé une convention d’éducation prioritaire avec Sciences-Po, qui permet aux élèves issus des établissements en ZEP d’intégrer l’école par un concours particulier. Il a aussi conclu un accord avec l’association Tremplin, des polytechniciens qui suivent une dizaine d’élèves désirant intégrer des classes préparatoires scientifiques. Le lycée est enfin l’un des quatre du département à avoir mis en place des classes de seconde expérimentales.

 

Tempsreel.nouvelobs.com, extraits, janvier 2015 [article complet]

Clichy-sous-Bois a changé, c’est vrai. Dans le Haut Clichy, les vastes tours de béton ont été rasées et remplacées par de petites résidences proprettes et modernes, aux façades boisées ou colorées, ceinturées d’enclos verdoyants. Les résidents ont gagné des boîtes aux lettres, des parkings sécurisés et des entrées à Digicode. Le maire PS, Olivier Klein, annonce : « En tout, 1.000 nouveaux logements ont été construits et 700 démolis depuis 2004. Avec ces nouveaux habitats, on espère enfin retenir les familles qui, jusque-là, partaient de Clichy dès qu’elles le pouvaient. »

Les 600 millions d’euros du programme de rénovation urbaine (PRU) enclenché par la loi Borloo de 2003 ensevelissent sous les apparences la misère et les larmes engendrées par la mort injuste de Zyed et Bouna, 17 et 15 ans, électrocutés dans un transformateur EDF après avoir été coursés par la police en 2005.

En revenant sur « ces maux qui rongent notre pays », Manuel Valls a soutenu qu’il existe en France « un apartheid territorial, social, ethnique », avec des zones de « relégation périurbaine », des « ghettos ».

Ici, les moins de 25 ans représentent plus de la moitié de la population. Et le taux de chômage, deux fois plus important que la moyenne nationale, s’élève à 23,5%, et frôle même 40% dans certains quartiers. Parmi ses 30.000 habitants, Clichy-sous-Bois compte 33% d’étrangers, et 90 pays d’origine y sont représentés, de la Turquie au Kurdistan en passant par le Mali, l’Algérie et le Cambodge. Une ville-monde « devenue plus belle avec ses travaux, certes, mais où l’activité manque », assure Osman Sezer, conseiller municipal UDI et ingénieur aérospatial.

Contrairement à ses voisines, comme Sevran avec les usines Kodak, ou Aulnay-sous-Bois avec la firme Peugeot-PSA, la ville n’a pas de passé industriel. Aujourd’hui, les dispositifs « coups de pouce », tels que les « emplois francs » ou les « emplois d’avenir » promis par Hollande se sont heurtés au manque d’entreprises. Osman Sezer remarque que « tout ce qui a été fait jusqu’à présent l’a été dans l’urgence, sans vision à long terme » :

Il faut maintenant créer des zones d’activité économique, donner une image positive de la ville qui vit encore à 50% grâce aux aides de l’Etat. » Les travaux pour le tramway doivent commencer cette semaine, pour une mise en circulation en 2018. L’arrivée du métro, ligne 16, est prévue à l’horizon 2023. Les jeunes Clichois prendront le train vers la capitale.

 

 

#FIG2015 OpenStreetMap, cartographie citoyenne et mondiale

OpenStreetMap, cartographie citoyenne et mondiale. La carte libre et participative

Un projet collaboratif

IMG_0180.OSMLe projet OSM est né en 2004 et commence à décoller à partir de 2007. On recense aujourd’hui 2,3 millions de comptes, 500.000 contributeurs [Voir les modifications réalisées en direct] et plus de 3,3 milliards d’objets. C’est donc un projet collaboratif auquel on peut participer ou tout simplement utiliser. En France, 200 contributeurs agissent chaque jour. L’association a pour but de promouvoir le projet, de le faire connaître et d’assurer les contacts avec les entreprises et les autres associations. C’est un projet mondial avec des noms dans toutes les langues (ex carte de France en russe, en japonais) et on procède ainsi à la construction d’un bien commun. C’est également un processus itératif car l’amélioration est quotidienne et l’enrichissement progressif : on a donc une donc une amélioration qualitative et quantitative permanente (comme dans Wikipedia).

Dans la base on trouve de tout : route, rail, transports en commun, vélo, rando, hébergement, restauration,… Aucun objet n’a de priorité : les contributeurs viennent souvent avec un centre d’intérêt mais ne sont pas des cartographes : la carte sert à développer quelque chose, à militer (par exemple pour l’accessibilité publique). On a donc une vraie diversité des données et des usages variés : fonds de carte, calculs d’itinéraires, recherche d’adresses, analyses spatiales…

Le rendu cartographique peut prendre plusieurs formes : carte routière « classique », cartographie d’un quartier, carte des transports en commun, carte pour cyclistes et tout ceci pour un même quartier par exemple. On peut également appliquer des styles : aquarelle, pirate, …

OSM sert aussi de base à des cartes interactives, comme celle de l’accessibilité des passages piétons : on peut cliquer pour avoir plus d’informations et même des photographies. Des administrations comme la police te la gendarmerie l’utilisent.

Des données Opendata

Enfin de l'Ubuntu au FIG !
Enfin de l’Ubuntu au FIG !

OSM a d’abord répondu à l’absence d’opendata publique. Mais depuis quelques années, la politique de l’opendata permet d’améliorer OSM. Ainsi  les locations de vélo de type Vlib sont en opendata mais avec des fichiers et standards différents selon les villes : dans OSM il y a un effort d’harmonisation. Les développeurs qui utilisent OSm pour créer leurs propres applications ont donc un travail facilité. On peut résumer le processus de cette manière : Opendata + crowdsourcing = crowdfixing ! Voir aussi les exemples des villes de Rennes et Nantes qui ont d’abord produit des données parfois erronées. OSM a fait remonter les erreurs qui ont alors été corrigées.

Les données sont publiées sous la Licence libre OdbL (Open Database licence) avec attribution et partage à l’identique. Les données sont libres, comme les outils ce qui garantit l’indépendance technique. Toutefois les usages commerciaux sont autorisés : ainsi Michelin a utilisé les données en jouant le jeu, c’est-à-dire en les améliorant, avant de commercialiser des plans de ville.

La force d’OSM est sa réactivité, le souci du détail et l’accès aux données brutes. Il faut toutefois ne pas oublier certaines faiblesses : une couverture non homogène, la dépendance vis à vis de la densité des contributeurs. Les contributeurs sont en effet plus importants que les données ! Il faut donc entretenir la communauté.

Cartographie de crise

OSM a montré son intérêt lors des crises :

  • Tremblement terre à Haiti pour créer une cartographie post crise car il n’y avait rien avant
  • Typhon Haiyan : possibilité d’anticiper
  • Afrique avec Ebola : MSF a contacté OSM car devait intervenir sur des villes où il n’y avait pas de carte et un gros travail a été réalisé en quelques jours
  • Tremblement terre au Népal : 5000 contributeurs mobilisés
  • Projet missing map pour créer de la donnée cartographique là où il n’y en a pas : Lesotho, Sud Soudan, …

Utiliser les données

OSM ne fournit pas de service, juste des données : c’est un potentiel, il faut ensuite des idées pour les utiliser. Citons par exemple uMap, graphhoper.com pour les randonnées avec données altimétriques ou encore overpass-turbo.eu pour construire des cartes personnalisées.

Questions

Quel est le modèle économique ?

Le: données sont à coût zéro. L’administration est gérée par des bénévoles et il n’y a aucun salarié. Le budget annuel s’élève à 100 à 200.000 € provenant de dons (appel à dons tous les deux ans), de conférences avec sponsors. À titre de comparaison, Wikipedia c’est 40 millions de dollars. Il n’y a ainsi pas de course aux services.

Quels sont les autres projets qui utilisent OSM ?

Voir le wiki pour toutes les entreprises qui utilisent OSM.

#FIG2015 L’information géographique numérique : au-delà des cartes, de nouvelles spatialités ?

L’information géographique numérique : au-delà des cartes, de nouvelles spatialités ?
Conférence de Thierry Joliveau (enseignant-chercheur en géographie à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne)

Ce compte-rendu est proposé par Mathieu Merlet, du Lycée français Lyautey de Casablanca

Point de départ évoqué : quels sont les usages numériques actuels ?
Réponse du conférencier : il y a 10 ans, la réponse aurait été technique ; aujourd’hui, c’est bien différent et cela nécessite une réflexion plus globale. En effet, depuis 2005, les choses ont bougé avec le développement rapide des applications grand public, des téléphones « intelligents » qui peuvent se connecter à internet (3G/4G), la bulle des réseaux sociaux.
Donc, une information géographique au cœur d’un nombre très important d’usages.

1. Une explosion d’usages personnels

Thierry Joliveau commence par une définition rapide du métier de géomaticien (une personne qui exploite un système d’information géographique…), puis il dresse un panorama des usages de l’information géo-numérique :

  • La cartographie

C’est l’usage le plus courant, mais une interface superficielle.
Ex : Google Maps (on n’a jamais consulté autant les cartes…) qui est un fournisseur privé. Derrière, il y a beaucoup de choses. C’est le premier « Mashup » (site web ou application dont le contenu provient de la combinaison de plusieurs sources d’information) par accident. Voir aussi My Maps qui permet de partager des informations.
Ex : Géoportail en France qui est une réponse institutionnelle à Google Maps et qui représente un effort de l’Etat.
Ex : OpenStreetMap qui est « libre de droit », qui n’est pas une carte étatique mais sociale avec par exemple la mobilisation des utilisateurs pour établir la carte d’Haïti en 3/4 jours.

  • Partager de l’information sur les lieux

Le conférencier passe en revue les différentes application qui permettent de géolocaliser, partager des informations :
Waze : une application, indépendante puis rachetée par Google,  qui partage avec les gens en direct des informations sur des accidents, des problèmes de circulation, etc.
Dismoioù ou Yelp aux Etats-Unis :  pour chercher des restaurants ou s’en faire recommander.
Foursquare : un média social qui permet à l’utilisateur d’indiquer où il se trouve…un peu en retrait.
Le célèbre TripAdvisor pour comparer les prix
Olympse  : quand on est en retard, on prévient les personnes de la distance qu’il reste à parcourir et du lieu où l’on se trouve. Une application aussi utilisée par les parents pour surveiller le trajet de leurs enfants.
Twitter : les tweets sont géolocalisés. Il existe ainsi une carte mondiale réalisée par un chercheur. Attention : si l’on prend le cas des tweets du vendredi à Saint Dié, on s’aperçoit que les géotags laissés ne proviennent pas de ceux qui utilisent le plus régulièrement Twitter.
Le conférencier revient aussi sur le cas de la fameuse carte « Je suis Charlie ». Voir à ce sujet l’article de Thierry Joliveau.

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