La « rue des livres » [Hyper-lieux – HCMV]

Par Lucie Gugenberger, Quynh Ly Malric et Poppy Nguyen Eastwood – Terminales ES & L, 2018
Merci à Eun Bee, Coralie, Joseph et Anthonin, élèves de 4e du club webradio, pour le doublage des interviews

« La rue des livres » située au cœur du centre-ville et entourée de vieux bâtiments historiques tels que la cathédrale et la poste de Ho Chi Minh Ville, est un lieu attractif et vivant, qui peut être défini comme un hyper-lieu, selon les cinq critères du géographe Michel Lussault.

Pourquoi pouvons-nous définir cet espace comme un hyper-lieu ?

Un lieu d’affinités avec autrui

Cet espace abrite de nombreux cafés, restaurants, boutiques car c’est une grande place publique. Les gens viennent s’installer et discutent entre eux, font des rencontres.

Un espace d’expérience et de partages et un lieu de regroupement d’activités

Nous trouvons une grande diversité d’activités. Il existe également, des conférences et des activités de loisir, comme des cours d’origamis et de peinture. C’est un espace d’expérience et de partage. Cela permet la socialisation avec autrui. Il convient d’ajouter que cet espace est majoritairement fréquenté par la jeunesse vietnamienne mais certains touristes curieux viennent s’y perdre. Nous pouvons également ajouter qu’on y trouve des petits commerçants. C’est un lieu aussi où certains viennent travailler sur leur ordinateur ; malgré l’aspect bruyant, une ambiance paisible et agréable y règne.

 

L’hyperscalarité

C’est un lieu d’épanouissement culturel et social où nous trouvons une influence occidentale : nous trouvons de nombreuses boutiques qui vendent des livres européens traduits en vietnamiens. De surcroît, nous pouvons voir aussi l’influence européenne à travers le McDonalds, et la manière dont les jeunes se regroupent et se rencontrent.

Comme cet espace se trouve encerclé de bâtiments historiques, les touristes viennent nombreux et cette rue est en quelque sorte un passage obligatoire. C’est un lieu qui est donc multiculturel et qui s’inscrit dans la mondialisation malgré une forte présence locale.

L’hyperspatialité

La rue des livres est un lieu attractif qui sert de décor pour le tournage de films et de documentaires. On utilise de différentes applications de réseaux sociaux ce qui permet la diffusion de l’endroit. Il y a aussi la connexion à Internet gratuite ce qui s’inscrit bien sûr dans ce que Michel Lussault appelle l’hyperspatialité.

Cet endroit célèbre et attractif peut donc être considéré comme un hyper-lieu même si on remarque plus la présence vietnamienne que la présence occidentale. Rappelons quand même que le Vietnam est en voie de développement et que c’est un pays émergent qui s’inscrit peu à peu dans la mondialisation.

 

Le cimetière du Père-Lachaise, un hyper-lieu ?

Par Azzouz Lyna et Jourdan Adélie
La porte monumentale du boulevard Ménilmontant

L’année 2017 a été marquée par la parution en février du livre de Michel Lussault, les Hyper-lieux. Dans cet ouvrage, le géographe et anthropologue propose une réflexion sur la mondialisation, notamment à travers une approche sociale. Il invente donc la notion d’hyper-lieu, concept fondé en opposition aux analyses qui « voient le monde comme de plus en plus uniforme et indifférencié ». Les hyper-lieux sont des « espaces intenses et divers où s’expriment la créativité et la volonté d’engagement social et politique de ceux qui les occupent ». Ils peuvent être réels ou bien imaginaires, mais spatialisés. La notion d’hyper-lieu se définit grâce aux cinq critères suivants :

 

  • L’intensité d’un espace dense et divers : « Le premier, c’est le regroupement d’activités et surtout l’intensité de ce regroupement. »
  • L’hyper-spatialité : « Les hyper-lieux sont des lieux où les individus assemblés et les choses assemblées sont toujours susceptibles d’être connectés à d’autres via les réseaux mobilitaires et télécommunicationnels »
  • L’hyper-scalarité : « Ces lieux jouent sur toutes les échelles en même temps » (du local au global)
  • Un espace d’expériences partagées
  • Des lieux d’affinités

En quoi peut-on dire que le Père-Lachaise, cimetière le plus visité au monde, répond-t-il aux critères d’un hyper-lieu mondialisé ?

Le cimetière du Père-Lachaise, célèbre chez les vivants comme chez les morts

« C’est une infâme comédie ! C’est encore tout Paris avec ses rues, ses enseignes, ses industries, ses hôtels ; mais vu par le verre dégrossissant de la lorgnette, un Paris microscopique, réduit aux petites dimensions des ombres, des larves, des morts, un genre humain qui n’a plus de grand que sa vanité ».

Balzac.

Que diriez-vous de mener une belle promenade dans les rues de la capitale française, Paris. De vous laisser porter au gré du vent jusqu’au 20e arrondissement, puis vous engouffrer dans la rue du Repos, pour finir par pénétrer dans l’immuable et le plus célèbre des cimetières : le Père-Lachaise. Ouvert depuis le 21 Mai 1804, lieu de pèlerinage incontournable depuis le XIXe siècle, cet endroit funèbre accueille près de trois millions de visiteurs par an. Initialement, cette nécropole fut édifiée pour des raisons hygiéniques et urbanistiques. Promu par Napoléon lui-même, et d’autres hommes importants par la suite, le Père-Lachaise fut conçu comme un lieu esthétique et éducatif qui pourrait s’agrandir en suivant la croissance urbaine de Paris. L’architecte Alexandre Théodore Bronguiart en imagina les plans. On le bâtit sur l’ancien Jardin des origines appartenant à l’ordre riche et puissant des jésuites. En outre, le nom du cimetière, c’est-à-dire « Père-Lachaise », lui fut attribué en hommage à François Aix de la Chaise, membre de l’ordre des jésuites et confesseur de Louis XIV durant de nombreuses années. Ami intime du Roi, il venait se reposer fréquemment dans la splendide demeure autour de laquelle s’étendait ce somptueux parc. Aujourd’hui, le Père-Lachaise renferme et détient un trésor inestimable : du haut de ses quarante quatre hectares, il renferme six mille arbres représentant plus de cinquante espèces différentes. De ce fait, cette biodiversité naturelle et inouïe condensée dans ce petit espace à l’échelle d’une ville fait de ce cimetière un véritable havre de paix débordant de verdure. Pour finir, nous pouvons aussi qualifier cet endroit de « ville endormie ». Elle comporte plus de soixante-dix mille tombes disposées dans quatre-vingt dix sept divisions qui résultent d’agrandissements successifs ; car au départ, il n’y avait qu’un seul secteur, celui que l’on appelle aujourd’hui le secteur romantique (dix-sept hectares).

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