ECJS – Thèmes et notions en classe de Première

Éducation Civique, Juridique et Sociale

Programme des classes de Première

« Institutions et pratiques de la citoyenneté »

Les notes qui suivent sont tirées des programmes officiels

I – Objectif général de la classe de première

La classe de première est consacrée à la réflexion sur la participation politique et l’exercice de la citoyenneté. Les institutions politiques qui organisent la République et la démocratie sont analysées à partir de leur refondation constante par les pratiques des citoyens. Cette réflexion permet de comprendre le sens du droit, des institutions et des libertés politiques. Elle s’exerce à travers la compréhension critique de ces institutions et des tensions qui traversent toute société démocratique.

Dans notre régime politique, celui de la démocratie représentative, la participation politique prend essentiellement la forme de l’élection de représentants du peuple, mais aussi d’autres formes : participation au débat public, actions collectives… Le principe de la représentation apparaît comme le fondement de la légitimité dans toute société moderne et peut être ainsi un moyen d’aborder les grands problèmes politiques contemporains. Il est généralement invoqué pour légitimer les institutions politiques qui représentent le corps de la nation, mais on peut aussi le mobiliser à propos d’autres relations sociales : les partis qui représentent les courants de pensée, les syndicats qui représentent les intérêts de leurs adhérents et de leurs mandants, la justice qui est rendue au nom du peuple français. Ce principe de représentation est aussi présent dans les associations, comme dans les lycées (avec les représentants des professeurs, des élèves, des parents d’élèves, des collectivités territoriales…).

Le travail de l’année passera de manière privilégiée par la forme du débat argumenté.

Quatre thèmes sont proposés en classe de première. Ce sont :

  • Exercice de la citoyenneté, représentation et légitimité du pouvoir politique

  • Exercice de la citoyenneté, formes de participation politique et d’actions collectives

  • Exercice de la citoyenneté, République et particularismes

  • Exercice de la citoyenneté et devoirs du citoyen

Les sept notions suivantes doivent être abordées :

  • Pouvoir

  • Représentation

  • Légitimité

  • État de droit

  • République

  • Démocratie

  • Défense

Chaque exposé devra partir d’un thème principal (mais il peu y avoir un thème secondaire) et aborder au moins trois notions.

II – Orientations principales des thèmes

1 – Exercice de la citoyenneté, représentation et légitimité du pouvoir politique

Si toute société est caractérisée par l’existence de relations de pouvoir, on peut s’interroger sur la spécificité du pouvoir politique. Il peut être défini par sa légitimité, c’est-à-dire par une acceptation fondée sur le consentement des membres de la société. La légitimité repose sur des principes et des pratiques qui ont varié dans le temps et dans l’espace. Dans les sociétés démocratiques contemporaines, elle repose essentiellement sur la légalité qui fonde l’État de droit.

Concepts liés : pouvoir, domination, autorité, violence.

2 – Exercice de la citoyenneté, formes de participation politique et d’actions collectives

Le citoyen se définit par l’exercice de la souveraineté politique dans la Cité à laquelle il appartient. L’exercice de la citoyenneté ne saurait donc se réduire ni à la possession de droits fondamentaux, ni à l’exercice du droit électoral : il implique la prise en compte de toutes les formes de la participation politique. La démocratie se définit comme le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ; cela exclut le pouvoir d’une autorité qui ne tirerait pas sa légitimité du peuple mais d’une source extérieure ou réputée supérieure. La démocratie implique donc la participation active des citoyens.

Elle peut prendre différentes formes :

– la participation à l’espace du débat public où se forme l’opinion publique, ce qui implique l’analyse critique des moyens de communication de masse et de leurs effets (y compris de l’Internet, des forums et du courrier électronique) ;
– la participation aux associations civiles, sociales et politiques, notamment à l’échelon local ;
– la participation à des groupes défendant des intérêts, par exemple les syndicats ;
– la participation à des actions collectives, locales ou nationales, sur des objectifs sociaux ou civiques.

3 – Exercice de la citoyenneté, République et particularismes

Toute société politique est diverse. Elle réunit, par définition, des populations dont les origines historiques, les convictions religieuses et les conditions sociales sont différentes. La République reconnaît aujourd’hui ces particularismes et organise leur gestion. La citoyenneté n’implique pas que les individus abandonnent leur identité propre ou leur volonté d’affirmer leur fidélité à un passé historique particulier et à des croyances religieuses personnelles. Tout au contraire, elle garantit que ces manifestations peuvent se faire librement, à condition que soient respectées les lois qui organisent les libertés publiques.

Toutefois, le respect des particularismes ne comporte-t-il pas inévitablement des limites ? Pour que la République puisse être le bien de tous, deux exigences se sont imposées :

– la séparation de l’ordre politique et de l’ordre religieux, qui se manifeste en France à travers les lois de la laïcité ; elle permet d’organiser la vie en commun de ceux qui ont des pratiques et des croyances religieuses différentes ;
– la garantie de l’égale dignité de toutes les personnes, qui est au cœur des valeurs communes définissant la citoyenneté. Les pratiques culturelles, par exemple dans le droit personnel, ne sauraient être contradictoires avec l’égale dignité de tous les êtres humains.

Les particularismes ne peuvent être reconnus que s’ils sont compatibles avec les valeurs de l’égalité et de la liberté des individus qui légitiment l’exercice de la citoyenneté et le projet politique de la République.

4 – Exercice de la citoyenneté et devoirs du citoyen

Si l’État républicain garantit les libertés individuelles et les droits du citoyen, les devoirs du citoyen sont la contrepartie et la condition de ces droits. Toutefois, l’État semble exercer une pression dont le citoyen prétend parfois s’affranchir (fraudes, désobéissance à la loi, incivisme, dégradation des biens publics, destruction de la propriété collective). Il importe donc de montrer en quoi le respect de la loi et de ses devoirs par le citoyen n’est pas un conditionnement à l’obéissance ; c’est, tout au contraire, son choix libre et raisonné d’institutions sans lesquelles les libertés, les droits et la sécurité ne pourraient exister.

On pourra alors analyser les devoirs fondamentaux du citoyen : le devoir électoral, le devoir fiscal, le devoir de défense, le devoir de solidarité. Ces devoirs, qui ont conduit à une extension de l’intervention de l’Etat dans les différentes sphères de la vie sociale, suscitent des interrogations nouvelles sur les relations entre les contraintes collectives et les libertés des individus.

Le devoir de défense, depuis la suspension de la conscription et l’instauration de l’Appel de préparation à la défense (APD), ainsi que la mise en place du parcours citoyen, exigent que l’école soit partie prenante d’une réflexion critique sur les moyens de préserver les valeurs de civilisation et de liberté fondatrices de notre démocratie, sur la sécurité collective des citoyens, sur le devoir d’ingérence lorsque les droits de l’homme ou le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes sont outrageusement bafoués, sur les engagements humanitaires, et tout particulièrement sur le rôle et l’usage des forces armées dans ces contextes.

Logiciels libres et logiciels gratuits

Les logiciels que nous utilisons se définissent par deux critères : la gratuité ou non, l’ouverture ou non du code source.

Un logiciel est soit gratuit soit payant; beaucoup d’entreprises fabrquent des logiciels pour les vendres : Microsoft et le pack office, Konami pour les jeux par excemple. Toutefois, on trouve aussi des logiciels gratuits :

–  durée de vie limitée, pour tester et ensuite éventuellement acheter ;

– avec des fonctions limitées, pour les mêmes raisons ;

– pour promouvoir un produit ou une entreprise (ainsi le format pdf est souvent lu par le lecteur  Acrobat Reader fourni gratuitement par la société Adobe, laquelle propose aussi un logiciel payant pour éditer des pdf) ;

– par philosophie de celui ou ceux qui les conçoivent, ce qui nous amène à parle de la « liberté » des logiciels.

« À la fin des années 70, le laboratoire d’intelligence artificielle du Massachusetts Institute of Technology reçoit une nouvelle imprimante de marque Xerox, soumise à un mal récurrent : le bourrage de papier. Richard Stallman, l’un des informaticiens, tente de récupérer le code-source (le programme) du logiciel qui pilote l’imprimante et de le modifier pour réparer les erreurs de conception comme il le fait d’habitude. Mais les temps ont changé et le code du logiciel de l’imprimante n’est pas disponible, c’est la propriété de Xerox qui le garde jaloudement. L’imprimante continuera ses bourrages et Stallman en retirera une certaine aversion envers les logiciels « propriétaires », protégés par un copyright restrictif. Quand, en 1985, il quitte le MIT, il fonde la Free Software Foundation dédiée à la mise au point de logiciels librement copiables et modifiables. « J’estime que la Règle d’or est que, si j’aime un programme, je dois le partager avec d’autres qui aiment ce programme. Les éditeurs de logiciels cherchent à diviser et à conquérir les utilisateurs, en interdisant à chacun de partager avec les autres. Je refuse de rompre la solidarité avec les autres utilisateurs de cette manière », écrit Stallman.  » (texte extrait du site Famasoft, voir l’intégralité ici).

C’est ainsi qu’aujourd’hui des particuliers, des associations, des fondations proposent des logiciels dit libres, c’est-à-dire dont le code source n’est pas protégé par le droit d’auteur mais ouverts (on parle de logiciels open source) pour que tous puissent le partager et le faire évoluer.

La plupart des logiciels libres sont gratuits et offrent l’énorme avantage d’être très compatiobles et améliorés très régulièrement. Aujourd’hui, la plupart de nos tâches informatiques peuvent être réalisée par ces logiciels. Quelques exemples :

– la suite openoffice offre tout ce dont on peut avoir besoin en bureautique : un traitement de texte, un tableur, un module de présentation, un module de dessin ;

– la fondation Mozilla propose un serveur mail client, Thunderbird, et un navigateur internet, Firefox, qui a l’énorme avantage d’être personnalisable par l’ajout de modules complémentaires (addons);

– pour le graphisme et la mise en page on pourra utiliser Gimp, logiciel de retouche, Inkscape, pour le dessin vectoriel, ou encore Scribus pour réaliser journaux ou plaquettes ;

– le multimedia n’est pas en reste avec des lecteurs video comme Media Player Classic ou VLC, et audio comme Coolplayer et aTunes ;

Pour le reste vous trouverez bien d’autres logiciels (et même des jeux…) sur le site de Framasoft. Bons téléchargements !

France – Hong Kong, 160 ans d’histoires

Le Consulat Général de France à Hong Kong célèbre cette année les 160 ans de relations entre la France et l’ancienne colonie britannique de Hong Kong. 160 ans d’aventures dans des domaines aussi variés que la diplomatie, l’économie, la religion, les sciences, le voyage et bien d’autres encore. Notre excellent ami François Drémeaux a été chargé d’animer un blog avec des billets hebdomadaires qui racontent les petites histoires des relations entre Hong Kong et la France; des aventures humaines qui sont les maillons de l’Histoire, des anecdotes sur la rencontre de deux cultures et des tranches de vies françaises dans cet Extrême-Orient passionnant.
Rendez-vous donc sur France-Hong Kong, 160 ans d’histoires, pour suivre la mémoire de cet évènement !

C’est [2]

C’est une petite merveille, réalisée par Charles Joseph Minard, inspecteur général des Ponts et Chaussées, en 1869. Ce document, connu sous le nom de ‘graphique de Minard’ compile pas moins de 6 informations sur un sujet défini.

Le sujet, c’est la campagne de Russie, menée par Napoléon en 1812. Après avoir conquis ou soumis une partie de l’Europe, l’Empereur se lance à la conquête de la Russie et rêve d’une Europe napléonienne de Brest à Moscou. Mais c’est un échec terrible et la Grande Armée est décimée.

Sur ce graphique, Minard nous donne à voir:

– des repères géographiques : les cours d’eau, les villes et les batailles ;

– le trajet : partie de la frontière russo-polonaise, l’armée impériale parvient à prendre Moscou mais doit repartir très vite ;

– la direction : le trajet est doré pour l’aller, en noir pour le retour. La lisibilité est parfaite ;

– la température sur le chemin du retour : exprimée en degrés Réaumur, elle montre bien le froid qui s’intensifie à mesure que l’armée tente de rentrer ;

– le temps : l’indication est combinée avec la température (se lit donc de droite à gauche) ;

– le nombre de soldats : l’épaisseur du trait est proportionnel à la taille de l’armée. On peut lire que, parti avec 442 000 hommes, Napoléon prend Moscou avec 100 000 … mais il n’en reste plus que 10 000 au retour [la Grande Armée comptait en fait entre 600 000 et 700 000 hommes – dont 300 000 Français – en entrant sur le territoire russe, et 30 0000 à 50 000 au retour].

Il s’agit ici d’un graphique exceptionnel, réunissant un  nombre important d’informations en restant d’une clarté remarquable.

Un 3e choc pétrolier ?

Avec la flambée des cours du pétrole il est légitime de se demander si le monde ne subit pas un 3e choc pétrolier. La situation n’est en fait pas comparable malgré une hausse bien plus élevée qu’en 1973 et 1979 (voir graphique). En effet il n’y a pas ici de crise (guerre du Kippour en 1973 et révolution iranienne en 1979) mais une hausse globale de la demande, notamment de la part des pays émergents, et une spéculation plus intense. De plus, les économies occidentales sont plus solides que dans les années 1970. On retrouve toutefois un problème constant : les pays producteurs hésitent à investir lourdement pour augmenter la production car il ne sont pas assurés que la demande va continuer de croître. Ils veulent aussi utiliser les bénéfices pour diversifier leurs économies, ce qu’ils n’avaient pas fait dans les années 1970.

Que faire alors ? On peut aujourd’hui encore compter sur d’importantes réserves et une meilleure exploitation de celles-ci car les techniques progressent. Mais la forte demande renforce le nationalisme pétrolier : des pays comme la Russie restraignent l’accès aux gisements. Il faut aussi bien sûr réduire la demande, en consommant moins et en développant des énergies alternatives. La France a réduit sa dépendance énergétique (75% de l’énergie consommée est importée en 1973 contre environ 55% aujourd’hui) mais le coût financier reste important et contribue au déficit commercial. [D’après Le Monde, 4 juin 2008]