Avec la flambée des cours du pétrole il est légitime de se demander si le monde ne subit pas un 3e choc pétrolier. La situation n’est en fait pas comparable malgré une hausse bien plus élevée qu’en 1973 et 1979 (voir graphique). En effet il n’y a pas ici de crise (guerre du Kippour en 1973 et révolution iranienne en 1979) mais une hausse globale de la demande, notamment de la part des pays émergents, et une spéculation plus intense. De plus, les économies occidentales sont plus solides que dans les années 1970. On retrouve toutefois un problème constant : les pays producteurs hésitent à investir lourdement pour augmenter la production car il ne sont pas assurés que la demande va continuer de croître. Ils veulent aussi utiliser les bénéfices pour diversifier leurs économies, ce qu’ils n’avaient pas fait dans les années 1970.
Que faire alors ? On peut aujourd’hui encore compter sur d’importantes réserves et une meilleure exploitation de celles-ci car les techniques progressent. Mais la forte demande renforce le nationalisme pétrolier : des pays comme la Russie restraignent l’accès aux gisements. Il faut aussi bien sûr réduire la demande, en consommant moins et en développant des énergies alternatives. La France a réduit sa dépendance énergétique (75% de l’énergie consommée est importée en 1973 contre environ 55% aujourd’hui) mais le coût financier reste important et contribue au déficit commercial. [D’après Le Monde, 4 juin 2008]