Expérience de prise de note collaborative

Depuis quelques jours nous expérimentons en terminale ES une méthode de travail collaborative, qui fait suite à une demande de quelques élèves d’utiliser leurs ordinateurs portables pour prendre le cours. L’idée est évidemment intéressante mais doit répondre à un certain nombre de précautions, notamment l’année du bac :

  • ne pas perdre de temps
  • ne pas faire d’erreurs ou rater des parties de leçon
  • continuer à faire tous les exercices de préparation à l’examen dans les conditions de celui-ci, c’est-à-dire sur papier
  • reposer sur le volontariat uniquement

D’où l’idée de réaliser une prise de note collaborative sur un document unique. J’ai donc créé un fichier texte dans Google Doc, accessible en ligne en permanence pour les utilisateurs définis, à savoir les élèves intéressés par le projet (et qui ont pour l’occasion ouvert un compte Gmail). Ce document commun est élaboré en deux temps :

  1. durant le cours certains élèves se connectent avec leur portable ou un EEEpc du lycée et travaillent en même temps sur le document ; d’autres continuent de prendre de notes dans leur cahier
  2. hors cours, le document est corrigé, mis en page amélioré par tous ceux qui le souhaitent.

L’enseignant, maître du document, peut suivre l’évolution du travail et intervenir à toutes les étapes ; il a donc ainsi la possibilité, au moins dans un premier temps, de vérifier que la prise de note est correcte ; il peut aussi enrichir le texte de documents vus en cours et de copies d’écrans d’activités réalisées (avec le tbi par exemple) :

[document réalisé avec Inkscape ; ressoures Openclipart]

Il y a aussi une zone de chat qui permet d’échanger rapidement des questions/réponses.

Les finalités du document sont alors multiples :

  • avoir une référence pour corriger sa propre prise de note sur son cahier
  • avoir une base pour construire des fiches de révision, manuscrites ou numériques
  • l’imprimer pour avoir un cours complet
  • réviser la leçon à la maison
  • réviser la leçon sur un support mobile comme un ordinateur portable ou un smartphone (cette dernière idée est encore en test).

C’est aussi intéressant pour les élèves absents :

  • pour suivre le déroulement du cours en direct s’ils peuvent se connecter
  • pour récupérer le cours en revenant en classe

Globalement l’interface de Google Doc ne pose pas de problème :


Reste qu’il faut s’assurer d’un accès wifi, la disposition de la salle informatique n’étant pas adéquate.

Il y a pour le moment de l’enthousiasme et les élèves s’approprient rapidement cet outil. Il faudra ensuite bien évaluer l’exploitation du travail réalisé.

Vidéoconférence avec Marin Dacos

Le 16 décembre 2010 les élèves de seconde qui suivent l’enseignement d’exploration Littérature et Société ont pu rencontrer Marin Dacos par Vidéoconférence. Voilà plus de 10 ans Marin Dacos a fondé le portail revues.org et il dirige aujourd’hui le Centre pour l’édition électronique ouverte (Cléo) en tant qu’ingénieur de recherches au CNRS. Très fortement impliqué dans la réflexion sur la publication numérique, il est d’ailleurs à l’origine du Manifeste des Digital Humanities.

À ce titre, il était extrêmement intéressant de pouvoir l’interviewer dans le cadre du thème 2 du programme intitulé Des tablettes d’argile à l’écran numérique : l’aventure du livre et de l’écrit.

Pour préparer l’entretien les élèves ont utilisé le logiciel Etherpad (par ce service en ligne), afin:

  1. de procéder à une recherche documentaire collaborative sur les travaux de Marin Dacos ;
  2. d’élaborer les questions à poser ;
  3. de rédiger en commun les réponses lors de la vidéconférence.

etherpad_dacos

Marin Dacos a eu la gentillesse de nous donner de son temps matinal alors qu’il était en déplacement de travail. De son hôtel il a pu apporter des réflexions, malgré la très mauvaise qualité du réseau.

1. Quel est la motivation initiale de Revues.org  ?

La motivation c’est la diffusion du savoir pour les universités. Les articles et leur livres à disposition du public étaient jusque là disponibles sur des supports papier comme les livres et les journaux. La publication numérique de revues sur un portail permet de démocratiser l’accès au savoir .

2. Qu’est ce qui pousse les revues a rejoindre ce projet ?

Les revues sont sensibles à la logique de service public, à la réputation de nos financeurs (CNRS, EHESS, Université de Provence, Université d’Avignon) et à la richesse fonctionnelle de la plateforme.

3. Est-ce que le support change la manière de lire et de travailler ?

Du côté du lecteur, oui car on peut faire du copier coller et rechercher un mot plus facilement dans un texte. L’usage a été facilité par internet . L’usage évolue peu et la lecture reste la lecture . Il y a juste des nouveaux usages qui s’ajoutent.

4. Comment allez-vous promouvoir le développement de l’édition électronique en science humaine et sociale ?

Promouvoir, c’est mon travail au quotidien. Autrefois je devais travailler contre les a priori, contre la crainte du plagiat. Aujourd’hui c’est diffèrent, il faut juste expliquer aux revues comment ça se passer car on a une offre de service très complète . Il faut savoir le proposer et être le plus convaincant. Ainsi nos revues sont disponibles sur l’Apple Store. Il faut séduire les éditeurs, offrir de nouvelles possibilités. Aujourd’hui les bibliothèques universitaires permettent de promouvoir les livres électroniques à destination des profs et des élèves.

5. En quoi l’édition numérique facilite-t-elle les recherches ?

Quand on était encore dans le papier les chercheurs qui s’intéressaient a un sujet devaient lire tout sur le sujet par les livres. Mais il mettait du temps à trouver ses livres. De plus, dans son pays, il  trouvait difficilement des informations venues des chercheurs d’autres pays et continents. Avec la recherche par le média numérique, la distance est réduite. On trouve aussi de l’information par une sorte de hasard, on trouve ce qu’on ne cherchait pas : c’est la sérendipité.

Retrouvez ci-dessous quelques extraits sonores de la vidéoconférence :

[audio: m_dacos.mp3]

Les nombreuses déconnexions nous ont empêché d’aller au fond des idées préparées. La dernière question a donc été traité via Twitter. C’est Édouard qui s’en est chargé :

Et Marin Dacos nous a fournit sa réponse (à lire du bas vers le haut !):

Il nous reste à remercier encore Marin Dacos pour sa disponibilité et l’intérêt qu’il a montré pour cette rencontre.